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France: après l'arrêt des soins, Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, est décédé jeudi matin

Dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008, Vincent Lambert est décédé jeudi matin. Ce Français était au centre d'une querelle au sein de sa propre famille et, plus largement, dans la société française, sur l'euthanasie. Ses parents dénoncent "un crime d'Etat".

11 juil. 2019, 09:17
/ Màj. le 11 juil. 2019 à 13:08
Vincent Lambert est dans un état végétatif depuis un grave accident de la route en 2008 (archives).

Le Français Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis presque 11 ans et dont les traitements ont été interrompus la semaine dernière, est décédé jeudi matin, ont annoncé à l'AFP plusieurs membres de sa famille.

"Vincent est décédé à 8H24 ce matin" au centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims (nord-est), a précisé son neveu François, en exprimant "son soulagement après des années de souffrance pour tout le monde".

"Nous étions préparés à le laisser partir", a ajouté François Lambert, qui a obtenu l'information du médecin traitant.

 

 

Un symbole

Le cas de Vincent Lambert, ancien infirmier de 42 ans, victime d'un accident de la route en 2008, est devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France.

Le 2 juillet, le docteur Vincent Sanchez, chef de service de soins palliatifs du CHU de Reims, avait engagé un nouvel arrêt des traitements, rendu possible par une décisions de la Cour de cassation. Outre l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation par sonde, le protocole médical prévoyait une "sédation profonde et continue".

Famille déchirée

Sa mort met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique en France qui a vu la famille de Vincent Lambert se déchirer: d'un côté, ses parents, Viviane et Pierre, fervents catholiques fermement opposés à un arrêt des traitements, soutenus par plusieurs associations, dont le comité "Je soutiens Vincent".

 

 

De l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et soeurs qui dénonçaient un "acharnement thérapeutique". Selon eux, Vincent leur avait confié oralement préférer mourir que de vivre "comme un légume", bien qu'il n'ait jamais rédigé de directive anticipée.

"C'est la mort dans l'âme que nous vous annonçons le rappel à Dieu de notre cher Vincent", a déclaré à l'AFP David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert et opposé, comme les parents, à l'arrêt des traitements.

Ses parents dénoncent «un crime d’Etat»

La mort de Vincent Lambert est un "crime d'Etat", ont dénoncé les avocats de ses parents, mettant de nouveau en cause le médecin de ce patient en état végétatif depuis près de 11 ans, décédé jeudi au CHU de Reims.

"Vincent est mort, tué par raison d'État et par un médecin qui a renoncé à son serment d'Hippocrate (...) L'heure est au deuil et au recueillement. Il est aussi à la méditation de ce crime d'Etat", ont déclaré dans un communiqué Me Jean Paillot et Jérôme Triomphe, avocats de Pierre et Viviane Lambert, opposés depuis des années à l'arrêt des traitements de leur fils.

"Cette cathédrale d'humanité qui brûlait depuis une semaine sous nos yeux impuissants s'est effondrée. Il n'aura été tenu aucun compte de la dignité de cet homme handicapé, condamné parce que handicapé", ont-ils ajouté.

Selon eux, "cette faute ignoble ébranle les fondements de notre droit et de notre civilisation" et "rejaillit sur nous tous".

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