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France: aéroport, impôts, ports-francs... Mélenchon s'en prend à la Suisse

Fondateur du mouvement d'extrême-gauche, le député français Jean-Luc Mélenchon s'en prend violemment à la Suisse en s'appuyant sur le dossier de l'aéroport Bâle-Mulhouse. "Personne n'est dupe de ce qu'est la Suisse dans l'univers de l'évasion fiscale, de la fraude et des trafics."

19 déc. 2017, 16:45
Jean-Luc Mélenchon a utilisé des termes très durs envers la Suisse à l'Assemblée nationale (archives).

Le Parlement a donné lundi son feu vert à un accord sur la fiscalité spécifique applicable au sein de l'aéroport binational de Bâle-Mulhouse. Il met fin, selon le gouvernement, à une "incertitude fiscale et juridique" remontant à 1949.

Après une approbation au Sénat en novembre, les députés ont donné leur aval à cet accord signé en mars entre la France et la Suisse, qui prévoit d'appliquer à l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse et à certaines des entreprises qui y sont implantées un mélange des règles fiscales des deux pays.

Un tel accord avait été prévu dès 1949 lors de la signature de la convention bilatérale fixant les grandes lignes du statut de cet aéroport, mais jamais concrétisé. Une situation "baroque", selon la présidente de la commission des Affaires étrangères Marielle de Sarnez (MoDem).

Régime juridique binational

Créé au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l'aéroport a la spécificité d'être situé intégralement sur le territoire français, mais d'être soumis à un régime juridique binational. Ce statut unique du 7e aéroport français pour le trafic de passagers (7,3 millions en 2016), qui génère plus de 6000 emplois directs, était devenu ces dernières années une source de contentieux entre les deux pays.

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a évoqué devant les députés "un moment un peu historique puisqu'il s'agit de mettre un terme à une situation d'incertitude fiscale et juridique qui dure depuis près de 70 ans".

Cette incertitude était "de nature à empêcher un certain nombre de nouveaux investissements publics", a-t-il fait valoir, mettant aussi en avant une volonté d'éviter que "se développe une zone franche de fait, dans laquelle des entreprises n'auraient été soumises à aucune forme d'imposition ni en France ni en Suisse".

Mélenchon veut du changement

Alors que le texte devait initialement faire l'objet d'un examen simplifié (sans débat), le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé une discussion. Il a expliqué dans l'hémicycle avoir "saisi l'occasion de cette étrange convention" pour "pouvoir dire depuis la tribune" que "la relation fiscale avec la Suisse doit changer", le pays étant "considéré par les gens honnêtes" comme un paradis fiscal.

 

 

Ce député des Bouches-du-Rhône a notamment dénoncé la présence massive d'argent illégal dans les coffres genevois, provenant, selon lui, de la fraude fiscale, mais aussi "de la mafia, du trafic de drogue, du trafic d'êtres humains, bref l'argent du sang".

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