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Football - Ligue des champions: le match PSG - Basaksehir interrompu pour propos racistes supposés

C'est un événement inédit qui vient de produire dans l'histoire de la Ligue des champions. Après seulement quelques minutes de match, tous les joueurs sont rentrés au vestiaire à la suite de propos racistes supposés. Le quatrième arbitre aurait désigné Pierre Achille Webo par le terme "negro".

08 déc. 2020, 23:25
Pierre Achille Webo, entraîneur adjoint de Basaksehir, réagit lors du match de football du groupe H de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain et Istanbul Basaksehir à Paris.

Dans un geste inédit dans l'histoire de la Ligue des champions, les joueurs du Paris Saint-Germain et du Basaksehir Istanbul ont quitté la pelouse en cours de match. Ils ont ainsi protesté contre des propos racistes supposés du quatrième arbitre.

Cette décision rappelle l'engagement des sportifs aux États-Unis contre l'injustice raciale qui a pris une dimension supplémentaire cet été avec le mouvement "Black Lives Matter". Si des matches en Angleterre sont précédés d'un moment avec un genou au sol, jamais une rencontre de la Ligue des champions n'avait été le théâtre d'un tel acte.

 

 

La rencontre a dégénéré à la 14e minute, lorsque des membres du staff turc, excédés, ont crié leur colère, audible dans un stade à huis clos: "He said negro", ont-ils lancé en direction du quatrième arbitre Sebastian Coltescu. Ce dernier venait de signaler à l'arbitre principal Ovidiu Hategan, roumain comme son collègue, la réaction trop véhémente à son goût de Pierre Achille Webo, membre camerounais de l'encadrement du Basaksehir, après une décision arbitrale.

La confusion est encore montée d'un cran quand le directeur de jeu a expulsé M. Webo du banc de touche. Les joueurs ont commencé à s'agglutiner sur le bord du terrain, appelés notamment par l'attaquant remplaçant de Basaksehir Demba Ba, l'international sénégalais natif de la région parisienne, très remonté.

 

 

Un dialogue a commencé entre joueurs, l'arbitre et le délégué de l'UEFA, sans parvenir à une issue. Neymar et Kylian Mbappé ont notamment été au centre des discussions. Après une dizaine de minutes d'échanges, les joueurs stambouliotes ont pris la direction des vestiaires, suivis par les Parisiens, sous les applaudissements de membres de l'encadrement des clubs.

Tapis vert

Le sort du match, décisif pour le PSG qui joue sa place pour les 8es de finale, allait donc se décider dans les couloirs du Parc des princes. Le règlement de l'UEFA stipule que l'équipe qui refuse de jouer perd la rencontre sur tapis vert, en plus d'être sanctionnée d'une amende de 250'000 francs suisses.

Le président du club turc a indiqué que ses joueurs ne reprendraient pas la partie tant que le quatrième arbitre serait présent en bord de touche. "Le quatrième arbitre a dit negro devant tout le monde ! Si le quatrième arbitre est écarté du terrain, alors nous reprendrons. Si le quatrième arbitre reste sur le terrain, alors Basaksehir ne reviendra pas", a déclaré Göksel Gümüsdag à la chaîne de télévision turque TRT Spor.

Sur le terrain, après une heure d'interruption, la présence de quelques plots, côté parisien, rappelait qu'il y avait un match à terminer. Jusque-là, Paris dominait une rencontre plutôt hachée, avec deux cartons jaunes côté turc, mais le score était de 0-0.

L'incident a fait réagir de nombreux footballeurs sur les réseaux sociaux, à l'image de l'attaquant turc de Lille Yusuf Yazici qui a écrit sur Twitter: "NO TO RACISM!".

 

 

Le match est reporté à mercredi (18h55). De toute manière, en raison de la victoire du RB Leipzig contre Manchester United (3-2), le PSG est certain de sa qualification.

Il ne doit jouer que pour savoir s'il finit premier ou deuxième de son groupe. Les Français devront battre les Turcs pour s'assurer de terminer en tête.

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