Chaque jour, le Centre nicaraguayen pour les droits humains se livre à un décompte macabre. Depuis le début des manifestations massives contre le régime du président Daniel Ortega, à la mi-avril, 129 personnes ont été tuées. La violence a repris de plus belle après qu’une tentative de dialogue national, arbitrée par la Conférence épiscopale du Nicaragua, a abouti à une impasse.
«Nous vivons cloîtrés», raconte Pedro, un petit boutiquier de Masaya atteint par téléphone. «Les rues ne sont pas sûres et l’on ne peut pas laisser un commerce sans surveillance. Les pilleurs profitent de la situation et la police laisse faire.» Tout aussi inquiet, un haut fonctionnaire craint la guerre civile: «J’ai acheté une arme, parce que je vais peut-être devoir me défendre. Ma femme voudrait quitter le pays.»
L’histoire se répète
Deuxième ville du Nicaragua, Masaya est une localité de près de 150 000 habitants, située à une...