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Fin de la grève chez Air France: trafic normal au mieux dès mardi

Le syndicat de pilotes majoritaire chez Air France a annoncé mardi la levée de la grève après 14 jours de conflit. Malgré l'échec de nouvelles discussions. Air France de son côté déplore l'absence d'accord sur Transavia France.

28 sept. 2014, 17:19
Air France pilots attend a demonstration in Paris, Tuesday, Sept. 23, 2014. France?s prime minister  speaking out against Air France pilots who are striking for an eighth day over the proposed expansion of its low-cost carrier, Transavia. Air France-KLM airline says the strike is costing up to euro20 million  ($25 million) a day. The company is cutting costs to try to stay competitive with budget airlines. About half the airline?s flights have been cancelled. (AP Photo/Christophe Ena)

Les pilotes d'Air France ont cessé dimanche leur grève après quatorze jours d'un conflit coûteux. Ils ont fait plier la direction sur un projet de développement de la compagnie à bas coût Transavia, mais ils ont échoué sur d'autres revendications. Le trafic sera normalisé au mieux dès mardi.

La direction d'Air France s'est dite "soulagée", mais elle a déploré l'absence d'accord. Elle dit avoir perdu chaque jour "20 millions d'euros" (près de 25 millions de francs). Le Premier ministre français Manuel Valls s'est aussi félicité de la fin d'une grève "incomprise", qui "pénalisait les usagers, l'entreprise et l'économie du pays".

La moitié des avions d'Air France étaient cloués au sol depuis le 15 septembre. La compagnie, dont le trafic n'était assuré qu'à 45% dimanche, prévoit un retour à la normale "progressivement" à partir de mardi.

Le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire, a annoncé l'arrêt du mouvement dimanche après l'échec d'une énième négociation sur Transavia France. Elle portait sur la revendication d'un contrat unique pour tous les pilotes d'Air France et ses filiales, dont Transavia, afin de préserver les avantages de leur statut actuel.

Les discussions vont se poursuivre "dans un cadre plus serein", a déclaré le porte-parole du SNPL, Guillaume Schmid.

Un projet "stratégique"

La semaine passée, la direction avait lâché du lest. Elle a renoncé au projet Transavia Europe, dont les pilotes craignaient qu'il n'incite au "dumping social" avec des contrats à statut local, variant selon les pays.

Il n'est plus question pour la direction de bouger sur le développement de Transavia France, sauf à enterrer un projet jugé "stratégique" pour le groupe Air France-KLM, en restructuration financière depuis trois ans. La direction évoque la création de 1000 emplois.

Grève impopulaire

Actuellement, un pilote moyen-courrier d'Air France gagne l'équivalent de 190'000-240'000 francs bruts par an, pour une moyenne de 600 heures de vol. Un commandant de bord chez Transavia touche entre 167'000 et 193'000 francs pour 700-800 heures de vol.

L'impopularité croissante de la grève dans l'opinion et au sein même du groupe a incontestablement pesé sur son issue. Elle était injustifiée pour plus des deux tiers des Français (69%), selon un sondage publié jeudi. La grève a aussi suscité la colère d'autres catégories de personnel d'Air France, nettement moins bien payées.

Un mauvais signal

L'Etat français est actionnaire à près de 16% du groupe Air France-KLM, numéro deux européen du transport aérien derrière la Lufthansa allemande. Le groupe a perdu entre 200 et 280 millions d'euros durant la grève, soit l'équivalent de trois Boeing 737 neufs, au prix catalogue.

Il faut y ajouter les dédommagements des passagers et des voyagistes qui feront grimper la facture de manière substantielle. Coté en Bourse, Air France-KLM va devoir émettre un avertissement sur ses résultats 2014, un mauvais signal pour les marchés. Le cours de son titre a plongé de 15% depuis le début du conflit.

Des "nantis"

Après l'accident du Rio-Paris en juin 2009, Air France a dû faire des efforts considérables pour regagner la confiance des passagers. La compagnie est engagée dans des restructurations drastiques pour renouer avec la compétitivité et la rentabilité depuis 2012. Cette grève va sans doute ternir l'image de la compagnie.

Par ailleurs, les pilotes, arc-boutés sur leurs acquis sociaux, ne sortent pas grandis du conflit. Des "nantis", "au comportement irresponsable": les pilotes ont semblé "coupés des réalités", selon les critiques entendues au sein de la compagnie.

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