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Fièvre jaune: des dizaines de singes massacrés à Rio

Croyant à tort que les singes sont les vecteurs de la fièvre jaune, des habitants de l'Etst de Rio de Janeiro les tuent à coups de bâton ou les empoisonnent. Depuis le début de l'année, 238 singes ont été retrouvés morts.

11 févr. 2018, 16:26
Les singes arrivent au laboratoire après avoir été retrouvés morts par des habitants sur la voie publique, parfois en pleine ville.

Considérés à tort comme les vecteurs du virus de la fièvre jaune, des dizaines de singes ont été massacrés ces dernières semaines dans l'État de Rio de Janeiro. Et cela alors qu'ils sont le meilleur rempart contre la maladie.

Depuis le début de l'année, 238 singes ont été retrouvés morts dans cet État du sud-est du Brésil, contre 602 pour toute l'année dernière, ont déploré les services sanitaires de la ville de Rio. Ceux-ci ont lancé une campagne de sensibilisation de la population.

Sur ce total, 69% des singes ont présenté des signes d'agression humaine, la plupart ayant été tués à coups de bâton, d'autres empoisonnés. Les autres sont morts en général de maladie.

Tous sont examinés de près dans un laboratoire qui reçoit au quotidien les singes retrouvés morts dans l'État de Rio, pour évaluer la présence de virus, comme celui de la fièvre jaune.

La maladie ayant tué 25 personnes dans cet État depuis le début de l'année, la population s'est ruée vers les vaccins et certains se sont retournés contre les singes.

Le moustique transmet la maladie

"Les gens doivent comprendre que c'est le moustique qui transmet le virus de la fièvre jaune. Le singe est une victime. Et s'il n'y a plus de singe dans la nature, les moustiques vont s'attaquer à l'être humain", a expliqué Fabiana Lucena, vétérinaire responsable de ce laboratoire.

Sur son plan de travail, une dizaine de petits singes morts sont alignés, prêts à être autopsiés. "Celui-ci présente de multiples fractures, à la mâchoire, aux cervicales, ainsi que de nombreux traumatismes crâniens", explique-t-elle, en palpant délicatement la tête d'un primate.

Les singes arrivent au laboratoire après avoir été retrouvés morts par des habitants sur la voie publique, parfois en pleine ville.

 

AVERTISSEMENT: quelques scènes de cette vidéo peuvent heurter certaines sensibilités:

 

 

Numéro spécial

Un numéro de téléphone spécial a été mis en place par la mairie pour que la population puisse signaler la présence de cadavres de primates non humains afin qu'ils soient retirés par les services sanitaires.

Au laboratoire, chaque singe mort fait l'objet d'une autopsie. "Les singes servent de sentinelle, ils nous montrent où se trouve le virus", explique Fabiana Lucena.

"Pour mettre en place une campagne de vaccination plus efficace, il faut identifier les zones où des singes sont morts de fièvre jaune. Mais quand l'être humain se met à les tuer, la traçabilité du virus devient plus difficile", conclut-elle.

Autres régions touchées

Des massacres de singes ont également été constatés dans d'autres régions du Brésil, notamment les États voisins de Sao Paulo et Minas Gerais, où ont été recensés le plus grand nombre de cas de fièvre jaune.

Au niveau national, le dernier bilan du ministre de la Santé fait état de 353 personnes atteintes de fièvre jaune et 98 décès liés à cette maladie, du 1er juillet au 6 février.

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