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Ferguson: Barack Obama appelle à la discussion raisonnée après les violences raciales

Le président américain Barack Obama a appelé ses concitoyens à engager un débat "constructif" sur les tensions raciales, après les manifestions qui ont émaillé l'ensemble des Etats-Unis dans les nuits de lundi et mardi à mercerdi. Il a également condamné les violences ayant suivi la décision d'un jury de ne pas condamner le policier blanc qui avait abattu le jeune Noir en août dernier.

26 nov. 2014, 10:57
Barack Obama a invité mardi les Américains à engager un débat "constructif" sur les tensions raciales et le maintien de l'ordre aux Etats-Unis en réponse au drame de Ferguson.

 Barack Obama a invité mardi les Américains à engager un débat "constructif" sur les tensions raciales et le maintien de l'ordre aux Etats-Unis en réponse au drame de Ferguson. Il a en outre condamné les violences ayant éclaté dans la ville du Mississippi, alors que Ferguson a connu une deuxième nuit de colère.

"Brûler des bâtiments, mettre le feu à des voitures, détruire des biens, mettre des gens en danger: il n'y a aucune excuse pour cela, ce sont des actes criminels", a déclaré le président américain lors d'un déplacement à Chicago pour un discours sur l'immigration.

Evoquant la nuit d'émeutes, M. Obama a promis la fermeté à l'encontre des fauteurs de troubles. "Je n'ai aucune sympathie pour ceux qui détruisent leurs propres communautés", a-t-il lancé.

"Il existe des moyens constructifs d'exprimer ses frustrations", a poursuivi le président, reconnaissant qu'il existait au sein de nombreuses communautés le sentiment que "les lois ne sont pas toujours appliquées (...) de façon équitable".

Disparités raciales persistantes

Le président américain a indiqué que le ministre de la Justice Eric Holder organiserait une série de réunions destinées à améliorer la confiance entre communautés.

Le Sénat américain organisera le 9 décembre une audition sur la situation des droits civiques aux Etats-Unis, a pour sa part annoncé le sénateur démocrate Richard Durbin. Sa sous-commission sur les droits de l'homme, la Constitution et les droits civiques va examiner la remise en cause du droit de vote pour certaines minorités, ainsi que les disparités raciales persistantes dans le système pénal américain.

Garde nationale

Après trois mois de délibérations, un grand jury a conclu lundi que le policier Darren Wilson avait fait acte de légitime défense en tirant douze coups en direction d'un jeune noir, Michael Brown, qui l'avait d'abord frappé au visage avant de prendre la fuite.

Suite à cet acquittement, Ferguson a connu une deuxième nuit agitée mardi soir. Devant la station de police de cette banlieue de St Louis, des policiers en tenue anti-émeute, secondés par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers, ont repoussé une centaine de personnes qui tenaient des pancartes où on lisait: "on ne nous fera pas taire".

La foule s'est repliée vers l'hôtel de ville où une voiture de patrouille a été incendiée et où des policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Dans toute l'Amérique

A St Louis, une voiture de police a également été incendiée par des manifestants et les autorités ont déclaré le rassemblement "illégal", menaçant d'arrêter protestataires et journalistes.

De nombreux rassemblements se sont déroulés à travers les Etats-Unis, alors que l'avocat de Michael Brown a déploré que "dans toute l'Amérique, à New York, à Los Angeles, en Californie, à Cleveland, les jeunes garçons de couleur sont tués par les policiers".

A Cleveland (Ohio, nord), des manifestants ont défilé mardi pour protester contre la mort d'un garçon noir de 12 ans, tué le week-end dernier par un policier alors qu'il manipulait une arme factice.

Des centaines de manifestants sont aussi descendus dans les rues de New York, Boston, Philadephie ou Nashville. CNN a dénombré des rassemblements dans 170 villes américaines. La plupart ont été pacifiques mais certains se sont traduits par le blocage d'autoroutes comme à Los Angeles ou Oakland sur la côte Ouest. La police a eu parfois recours aux gaz lacrymogènes, comme à Denver ou Portland.

Peur

S'exprimant pour la première fois depuis les faits, le policier Darren Wilson a assuré sur ABC mardi avoir "bonne conscience" et qu'il aurait agi de la même manière avec un jeune Blanc. Il a expliqué avoir eu peur d'être tué, croyant que l'adolescent de 18 ans était en train de lui dérober son arme pour lui tirer dessus. "Il a foncé sur moi, il allait me tuer", a-t-il dit.

L'avocat de la famille du jeune Noir, Benjamin Crump, a quant à lui critiqué "un système (judiciaire) cassé". Il a dénoncé les "relations de proximité" entre la police de St Louis et le procureur - dont le père policier a été tué par un Noir. Il a pointé des contradictions dans le témoignage du policier, déplorant que ce dernier n'ait subi aucun contre-interrogatoire.

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