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Explosion mortelle sur un site nucléaire

13 sept. 2011, 11:04

Une explosion s'est produite hier dans un four servant à fondre des déchets radioactifs près du site nucléaire de Marcoule, dans le sud de la France. L'accident a fait un mort et quatre blessés, dont un grave. Les autorités affirment qu'il n'y a eu aucun rejet radioactif. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a précisé que l'explosion s'était produite dans la matinée dans un four qui fond des déchets radioactifs métalliques de faible et très faible activité, situé dans la commune de Codolet (Gard).

«Les blessés, dont un grièvement brûlé, ne sont pas contaminés», a précisé L'ASN dans un communiqué. «Les mesures réalisées à l'extérieur du bâtiment par l'exploitant et les services publics de pompiers spécialisés n'ont révélé aucune contamination», a ajouté l'agence.

L'ASN précise que l'incendie a été maîtrisé à 13 heures et que le bâtiment concerné n'a pas été endommagé. «Cet accident ne comporte pas d'enjeu radiologique ni d'action de protection des populations. L'ASN suspend son organisation de crise.» L'agence va réaliser des inspections afin d'analyser les causes de cet accident.

Accident industriel

Le site touché, Centraco (Centre de traitement et de conditionnement de déchets de faible activité), est exploité par la société Socodei, une filiale d'EDF. Un porte-parole d'EDF a confirmé qu'une personne était décédée dans un local situé à côté du four, mais que la détonation était restée contenue dans ce dernier, sans faire exploser le bâtiment lui-même. «Il s'agit d'un accident d'exploitation classique», a déclaré sur BFM TV un responsable de la Socodei. Et de préciser qu'il s'attendait à ce qu'il soit classé au niveau 1 sur l'échelle internationale des accidents nucléaires (Ines), qui en compte 7.

Quant au ministre français de l'Energie Eric Besson, il a qualifié l'accident de «drame humain» et d'accident industriel. «Il n'y a pas de risque chimique ou radioactif au moment où nous nous parlons», a-t-il ajouté. «D'après ce que je sais, c'est un accident industriel et non pas un accident nucléaire, je le redis». Interrogé sur le fait de savoir s'il y avait un risque pour la région, Eric Besson a répondu: «Apparemment, non». L'accident «ne touche pas un système de centrale nucléaire. Ce four traitait des déchets faiblement radioactifs», a-t-il confirmé.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne a immédiatement réclamé des informations aux autorités françaises et activé son centre de crise. Réagissant à l'accident, Greenpeace a réclamé une «transparence totale et immédiate». «Il est indispensable que les populations locales soient informées en temps réel sur la situation et sur les éventuels rejets radioactifs», indique l'organisation écologiste dans un communiqué.

Maîtrise du risque

«Ce site n'est pris en compte ni dans l'audit des installations nucléaires françaises demandé par le gouvernement, ni dans les dernières inspections faites par l'Autorité de sûreté nucléaire. Cela démontre une nouvelle fois que la France n'a pas retenu les leçons de Fukushima», souligne ce document. La fédération écologiste France Nature Environnement estime que «ce nouvel accident souligne les problèmes de maîtrise du risque nucléaire et technologique en France».

En Suisse, les Verts ont rappelé le dépôt aux Conseil des Etats de trois motions exigeant la sortie du nucléaire. Cet accident est survenu six mois après la catastrophe de Fukushima, et à quelques jours de la commémoration des dix ans de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse. Celle-ci avait tué 30 personnes le 21 septembre 2001. / ats

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