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Europe: Valls vante une "gauche européenne unie" auprès de Renzi

Manuel Valls s'est rendu dimanche en Italie auprès de son homologue Matteo Renzi pour vanter une gauche européenne "unie", afin de barrer la route à une extrême droite "aux portes du pouvoir" dans l'Hexagone.

07 sept. 2014, 20:28
Manuel Valls lors de sa déclaration de politique générale.

"En France, la gauche s'interroge, la gauche est divisée. Je le regrette. Car la gauche se meurt quand elle se concentre sur ses petites querelles internes", a lancé le premier ministre français à la tribune de la fête politique de l'Unità, organisée par le Parti démocrate de M. Renzi, à Bologne.

"Et si je suis parmi vous c'est parce que j'ai la conviction que nous faisons ici la démonstration que la gauche est forte quand elle est rassemblée", a-t-il expliqué dans un discours prononcé intégralement en italien, qui lui a valu de nombreux applaudissements.

"Abandonnons nos dogmes! Bousculons nos habitudes! Repensons nos méthodes!", a-t-il lancé, aux côtés d'autres responsables sociaux-démocrates européens, dont l'Espagnol Pedro Sanchez.

Appel à "la responsabilité"

Dramatisation ou constat lucide? Au sortir de deux semaines catastrophiques pour l'exécutif français et en particulier François Hollande, le premier ministre a jugé dans son discours que "l'extrême droite et Marine Le Pen" sont "aux portes du pouvoir".

A ceux qui croient ou en appellent à une dissolution de l'Assemblée nationale voire à la démission du président de la République, il a renvoyé à la "responsabilité" pour éviter de nourrir le "torrent de boue" qui a traversé la politique française ces derniers jours.

"Quand, dans les enquêtes d'opinion, même si (l'élection présidentielle) est dans trois ans, Marine Le Pen est créditée de 32% au premier tour de l'élection présidentielle. Quand dans une hypothèse (en cas de 2e tour contre François Hollande) elle pourrait même l'emporter, on a besoin d'une crise institutionnelle pour faire en sorte que demain le Front national soit aux portes du pouvoir? Ou a-t-on au contraire la nécessité de redresser le pays?", a interrogé le chef du gouvernement.

Selon lui, la "gauche moderne" a "la bonne réponse". "Avec ce qui s'est passé ces derniers jours, vous pensez que le débat c'est de savoir si l'on met 5 milliards de plus ici ou 10 milliards de moins là? Vous pensez que c'est à la hauteur, d'interpeller le gouvernement en permanence, quand on est un responsable socialiste? (...) Je ne le crois pas", a-t-il répliqué aux critiques lancées à l'égard de sa politique.

Entreprises "indispensables"

Agacé aussi par les attaques sur sa politique jugée trop favorable aux entreprises, M. Valls a appelé les militants italiens du Parti démocrate de Matteo Renzi à l'aider. Les entreprises sont "indispensables" pour créer de l'emploi, cette question ne fait pas débat en Italie alors que "bizarrement" c'est encore le cas en France, a-t-il expliqué. Alors, "applaudissez ce discours pour que le message soit clair pour la gauche française", a-t-il lancé.

"Oui, nous avançons, nous réformons", a-t-il déclaré, alors que les pays dirigés par les sociaux-démocrates, France et Italie en tête, cherchent à convaincre Bruxelles et Berlin que leur demande de ralentir le rythme de réduction des déficits publics ne sera pas un nouvel ajournement des réformes "structurelles" attendues.

M. Valls s'est d'ailleurs félicité des points que cette ligne semble marquer auprès de la Banque centrale européenne et de son président Mario Draghi, après l'action surprise d'assouplissement monétaire annoncée à Francfort jeudi. C'est "un signal fort" et "une victoire de la gauche", selon lui.

La venue de M. Valls dimanche intervient après une nouvelle offensive du camp social-démocrate en Europe en faveur d'une politique économique plus favorable à la relance publique et à la croissance, alors que l'économie du continent stagne et est menacée par la déflation.

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