Les revenus estimés provenant du trafic de drogue et de la prostitution seront intégrés l'an prochain, en vertu de nouvelles règles européennes, dans le calcul du PIB en Italie. Cette mesure pourrait singulièrement le doper, estime jeudi l'institut statistique italien Istat.
Seront intégrés également dans ce calcul, selon ces mêmes règles européennes, la contrebande de tabac et d'alcool. L'Istat relève toutefois que la procédure sera "très difficile pour la raison évidente que ces activités illégales ne sont pas déclarées".
"Le concept d'activité illégale est également sujet à différentes interprétations", relève l'Istat dans un communiqué.
10,9% du PIB
En 2012, la Banque d'Italie a évalué la valeur de l'économie criminelle à 10,9% du PIB. Théoriquement, cela signifie que le PIB italien pourrait être largement supérieur au taux de croissance de 1,3% prévu par le gouvernement.
Selon l'agence européenne Eurostat, ce nouveau calcul pourrait porter le taux de croissance du PIB à 2,4% en Italie, tandis que les augmentations les plus significatives seraient enregistrées en Finlande et en Suède (4 à 5%), suivies de l'Autriche, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas (3 à 4%).
Les revenus générés par les entreprises, qui ne payent pas leurs impôts, sont déjà intégrés dans le calcul du PIB en Italie. Ils étaient estimés entre 16,3% et 17,5% du PIB en 2008, dernières statistiques publiées dans ce domaine.