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Etats-Unis: un minuscule insecte venu d'Asie a déjà tué 30 millions de frênes

L'agrile du frêne ne mesure que quelques millimètres. Mais ce minuscule insecte venu d'Asie a déjà tué plus de 30 millions d'arbres, essentiellement des frênes, en Amérique du Nord. Seul moyen pour le combattre: abattre les arbres. Des centaines de millions d'entre eux sont menacés.

10 août 2016, 09:56
C'est cette petite bestiole qui terrorise les forêts du Canada et des Etats-Unis.

Skip Kincaid a une lourde tâche: abattre presque tous les frênes de sa ville. Ces arbres sont en effet victimes d'un tout petit insecte asiatique qui a déjà détruit des millions d'arbres sur le continent nord-américain.

Pas plus grand qu'une pièce d'un centime, ce coléoptère envahissant cible les frênes, une variété d'arbres très répandue dans les villes du Midwest américain, où ils parviennent à survivre aux hivers rigoureux. Appelé "agrile du frêne", cet insecte ravageur originaire d'Asie de l'Est est arrivé jusqu'à Saint-Louis, au centre des Etats-Unis.

Dans cette ville, 17% d'arbres sont des frênes, ce qui représente environ 14'000 arbres, que Skip Kincaid, responsable du service des forêts de Saint-Louis, va devoir couper au cours des deux années à venir pour arrêter la progression de l'insecte. Près d'un arbre sur cinq va ainsi disparaître. Et la destruction des frênes va modifier l'aspect de la ville pendant toute une génération.

"Je fais de mon mieux pour avertir les gens de l'ampleur de la dévastation", confie-t-il.

 

Traitement trop coûteux

Les scientifiques ont découvert un traitement aux pesticides à appliquer tous les deux ans. Mais le traitement est trop onéreux pour Saint-Louis, regrette M. Kincaid.

Le responsable a fait une estimation de la valeur de chacun des arbres, calculant les bénéfices qu'ils apportent en réduisant notamment le ruissellement des eaux ou en permettant d'abaisser les coûts d'énergie grâce à l'ombre qu'ils fournissent.

"Si un frêne ne produit pas 42 à 75 dollars de bénéfice par an, c'est compliqué de justifier de telles dépenses", explique-t-il. Or seuls 1000 frênes se situent dans cette fourchette. Les autres, économiquement moins intéressants, seront abattus et remplacés par d'autres variétés d'arbres, souvent plus petits que les grands frênes plantés sur les trottoirs de Saint-Louis.

Arrivé de Chine en 2002 via le transport de marchandises, l'agrile du frêne a ravagé 26 Etats des Etats-Unis. Les services forestiers américains ont qualifié le coléoptère "d'insecte de forêt le plus ravageur des temps modernes en Amérique du Nord".

 

30 millions de victimes

"Lorsque le frêne est infecté, il y a pratiquement 100% de chance pour qu'il meure", a expliqué Noël Schneeberger, un responsable des services forestiers américains. Les autorités ont essayé de mettre les arbres en quarantaine pour empêcher la contamination, en vain.

Trente millions d'arbres ont déjà succombé à l'insecte, selon les scientifiques - qui, lors de l'arrivée de l'insecte sur le territoire nord-américain, n'ont pas pu l'identifier - et des centaines de millions d'autres risquent de mourir.

De fait, les experts sont d'abord restés perplexes en découvrant que l'agrile du frêne est relativement bénin en Asie de l'Est. Dans son environnement d'origine, l'agrile du frêne semble ne s'attaquer qu'aux arbres malades ou mourants. En Asie, les frênes en bonne santé, eux, auraient une résistance chimique naturelle que la majorité des frênes nord-américains n'ont pas.

A l'inverse, en Amérique du Nord, les dégâts sont dramatiques: l'insecte s'infiltre dans le frêne puis creuse des tunnels, perturbant le transport de l'eau et des éléments nutritifs. L'arbre meurt alors de faim, généralement en moins de cinq ans.

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