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Etats-Unis: l'arrêt des exécutions réclamé

L'exécution d'un Américain condamné à la peine de mort a viré au drame mardi soir dans une prison de l'Oklahoma aux Etats-Unis. Son directeur demande l'arrêt de toutes les exécutions pour une durée indéterminée.

02 mai 2014, 07:15
Malgré ses protestations face à la composition douteuse du cocktail qui allait le tuer, Herbert Smulls, 56 ans, a été exécuté jeudi dans le Missouri.

Le directeur des prisons de l'Oklahoma (sud des Etats-Unis) a réclamé jeudi l'arrêt de toutes les exécutions pour une durée indéterminée, le temps de réviser entièrement les procédures. Il avait présidé à l'exécution d'un détenu qui avait mal tourné mardi soir.

Robert Patton plaide pour une "révision complète du protocole d'exécution" en Oklahoma, dans une lettre à la gouverneure Mary Fallin, rendue publique au surlendemain de l'exécution de Clayton Lockett. Ce dernier a succombé à une "crise cardiaque foudroyante" 43 minutes après le début de l'injection létale, après avoir apparemment beaucoup souffert.

"Je suis pleinement favorable à une enquête externe sur les circonstances de l'exécution du condamné Lockett. (...) Je crois que le rapport (d'enquête) apparaîtra plus crédible s'il est conduit par une entité extérieure", écrit le directeur des autorités pénitentiaires, en livrant la chronologie précise de l'exécution controversée.

Intraveineuse à l'aine

On y apprend ainsi que Clayton Lockett s'était lacéré le bras droit la veille de son exécution, et avait reçu un tir au Taser, à l'aube, pour l'extraire de force de sa cellule. Il devait passer des radios dans le cadre des préparatifs à l'injection létale.

En outre, le phlébologue n'ayant trouvé de "point praticable" ni aux bras ni aux jambes pour placer l'intraveineuse, l'avait installé à l'aine. Le condamné à mort était encore conscient sept minutes après l'administration de l'anesthésiant et son décès a été prononcé 43 minutes après, contre une dizaine de minutes habituellement.

"Le calendrier publié par les autorités pénitentiaires indique que l'intraveineuse fémorale n'a jamais été posée comme il faut et que les produits ont été injectés dans les chairs de M. Lockett et non dans ses veines", estime l'avocate Madeline Cohen. Son client devait être exécuté immédiatement après M. Lockett.

"Je recommande de demander à la cour d'appel pénale d'ordonner l'arrêt indéfini des exécutions", plaide le directeur Patton dans ses recommandations à la gouverneur. Il estime que la redéfinition de nouvelles procédures prendra "plusieurs jours et sûrement semaines" et exigera "une formation poussée" des personnels.

Mardi soir, l'exécution de Charles Warner, prévue deux heures après celle de Clayton Lockett, avait été reportée de 14 jours. L'agonie de Lockett, ponctuée de convulsions et de grognements indiquant d'apparentes souffrances, a soulevé des protestations jusqu'à la Maison Blanche et généré de nombreux appels à un moratoire sur les exécutions en Oklahoma.

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