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Etat islamique: Moscou et Paris s'entendent pour coordonner leurs frappes

La France et la Russie, frappées du deuil de la perte de plusieurs concitoyens dans des attentats revendiqués par l'Etat islamique, vont "coordonner et intensifier" leurs frappes en Syrie contre l'EI. François Hollande et Vladimir Poutine ne s'entendent en revanche pas sur le devenir du président syrien Bachar al-Assad.

27 nov. 2015, 07:23
Action coordonnée des Russes et des Français contre l'EI mais des divergences subsistent sur le cas Bachar al-Assad.

La Russie et la France vont "coordonner et intensifier" leurs frappes en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), ont déclaré jeudi Vladimir Poutine et François Hollande au Kremlin. Les deux dirigeants conservent par contre des divergences sur le sort du président Bachar al-Assad.

Les frappes russes et françaises cibleront en priorité le transport de produits pétroliers, dont la vente est la principale source de financement de l'EI, a souligné M. Poutine. Ces frappes ne viseront pas en revanche ceux "qui luttent contre Daech", a affirmé M. Hollande, faisant référence aux rebelles modérés qui combattent l'EI et Damas.

Sans confirmer que ces derniers ne seraient pas ciblés par l'aviation russe, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait "échanger des informations concernant les zones où se trouvent l'opposition saine, et non pas terroriste, et s'abstenir de les viser".

Quelle place pour al-Assad?

Les divergences entre Paris et Moscou demeurent: pour François Hollande, Bachar al-Assad n'a pas "sa place dans la Syrie" de demain, tandis que Vladimir Poutine a déclaré que le régime de Damas, soutenu par Moscou depuis le début du conflit, est son "allié naturel dans la lutte contre le terrorisme".

"Il est impossible de lutter avec succès contre les terroristes en Syrie sans s'appuyer sur une opération terrestre", a déclaré le président russe, rappelant que seule l'armée gouvernementale syrienne était présente au sol.

La rencontre entre les deux dirigeants intervient au moment où Moscou et Ankara traversent une grave crise. La Turquie a abattu mardi un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne, affirmant que l'avion se trouvait dans son espace aérien.

"Préjudice" à compenser

Vladimir Poutine a affirmé que les Etats-Unis, qui dirigent une coalition anti-EI dont fait partie la Turquie, "avaient été informés (par Moscou) du lieu et du moment de passage de nos avions, et c'est précisément à cet endroit et à ce moment que nous avons été frappés".

Avant de recevoir le président français, Vladimir Poutine a tempêté contre Ankara qui n'a présenté ni "excuses claires" ni "proposition pour compenser" le préjudice. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a répliqué en excluant fermement toute excuse de la Turquie. Recep Tayyip Erdogan a lui déploré que son homologue n'ait pas répondu à ses appels téléphoniques.

A Moscou, le Premier ministre Dmitri Medvedev a réuni son gouvernement pour lui demander de préparer une série de mesures de rétorsions après l'"acte d'agression" de la Turquie.

Engagement turc "incontesté"

La Russie a même accusé la Turquie d'avoir partie liée avec l'EI. M. Poutine a dénoncé ceux qui "couvrent le trafic de pétrole, d'êtres humains, de drogue, d'oeuvres d'art et d'armes". Le président turc est monté au créneau pour défendre l'engagement "incontesté" de son pays contre l'EI et sommer Moscou de prouver ses "allégations".

Sur le terrain, l'armée russe a annoncé avoir "détruit" des groupes rebelles qui se trouvaient dans la zone du crash.

 

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