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Etat d'urgence dans la zone euro

12 juil. 2011, 10:30

Les pays de la zone euro étaient censés se rapprocher hier soir d'un compromis, qu'ils finaliseront à la fin de juillet, sur l'implication des institutions financières dans un deuxième programme de sauvetage de la Grèce, au bord de la faillite. L'accélération de leurs travaux répond à une nécessité: tenter de tranquilliser les marchés - les Bourses ont dévissé - alors que l'Italie est à son tour dans l'œil du cyclone (lire ci-dessous) et que seront publiés, vendredi, les résultats des tests de résistance aux crises effectués sur 91 banques de l'Union.

Deux réunions se sont succédé hier à Bruxelles, qui témoignent d'un réel état d'urgence dans l'Union: avant que les ministres des finances se retrouvent, dans l'après-midi, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a organisé un déjeuner «de coordination» auquel ont participé les présidents de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et de la Commission européenne, José Barroso, ainsi que le commissaire européen aux affaires économiques et financières, Olli Rehn.

Multitude d'Etats

L'ombre d'une contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro a plané au-dessus de ces réunions. «Tous les pays sont sous pression», a résumé le grand argentier belge, Didier Reynders, en notant que, les taux d'intérêt obligataires d'une multitude d'Etats - dont la Belgique, la France, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne - ont atteint des records, hier.

Mais l'ordre du jour des Dix-Sept est malgré tout demeuré centré sur la Grèce. La zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont mis en œuvre, en mai 2010, un plan de sauvetage en faveur d'Athènes qui se chiffre à 110 milliards d'euros jusqu'à 2012. La cinquième tranche de ce prêt vient d'être débloquée, ce qui écarte à court terme la menace d'une banqueroute de la Grèce.

Deuxième programme d'aide à ficeler

Un deuxième programme d'aide, mettant cette fois à contribution le secteur privé - les banques, les fonds d'investissements et les compagnies d'assurances qui détiennent des obligations d'Etat grecques - sur une «base volontaire» devra toutefois être ficelé, car le pays sera incapable de refinancer sa dette sur les marchés avant 2013.

La zone euro tente à tout prix d'éviter un «événement de crédit» majeur - une situation où la Grèce serait considérée en défaut de paiement, en clair - qui se traduirait par une nouvelle dégradation des notations de la dette souveraine d'Athènes ainsi que des investisseurs qui en détiennent des parts. Et, dans la foulée, par un séisme sur le marché spéculatif des couvertures de défaillance («Credit Default Swaps»).

Dans ce contexte, les Dix-Sept privilégiaient jusqu'à présent l'idée d'un «rollover»: la Grèce rembourserait aux échéances prévues les emprunts qu'elle a contractés auprès des institutions financières, mais celles-ci réinvestiraient automatiquement une partie du produit de leurs créances dans de nouvelles obligations d'Etat.

Face à la méfiance des agences de notation, les Dix-Sept devaient toutefois confier hier soir à leurs experts la mission de suivre en parallèle une seconde piste: celle du rachat d'obligations. La zone euro aiderait financièrement Athènes à racheter aux opérateurs privés une partie des bons d'Etat grecs qu'ils détiennent, à un prix inférieur à leur valeur faciale. Cela permettrait d'une part à la Grèce de réduire la charge de sa dette, d'autre part à ses créanciers de se défaire d'actifs à risque dont ils ont de toute façon déjà anticipé la dévalorisation.

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