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Espagne: Zapatero vaincu par la crise économique

Inconnu à l'étranger lorsqu'il est élu en 2004, promoteur de lois audacieuses sur l'avortement et le mariage gay, José Luis Zapatero va quitter le pouvoir après sept années d'un parcours atypique. Les retombées de la crise économique ont eu raison de lui.

16 nov. 2011, 06:39
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Zapatero "aurait été un excellent chef de gouvernement s'il ne s'était pas heurté à la crise", explique Conrado Alonso, son ancien bras droit quand M. Zapatero dirigeait, à ses débuts, le Parti socialiste de Leon, dans le nord de l'Espagne.

Arrivé au pouvoir par surprise en 2004, dans la foulée des attentats islamistes de Madrid (191 morts), Zapatero cèdera les rênes du pouvoir sept ans plus tard, poussé dehors par la crise. "Je crois qu'il a commis une erreur en la niant", estime M. Alonso.

Ancien professeur de droit né à Valladolid en 1960, Zapatero a mis du temps à oser prononcer le mot "crise", préférant celui de "ralentissement". Une erreur que le pays ne lui a jamais pardonnée.

Fan du Barça

Il avait adhéré au Parti socialiste à 18 ans, peu après le retour de la démocratie, avant de devenir, en 1986, député de Leon et longtemps le plus jeune parlementaire espagnol. Il sera élu à la tête de son parti en 2000. Quatre ans plus tard, il deviendra chef du gouvernement après avoir remporté les élections face au conservateur Mariano Rajoy, qu'il battra une nouvelle fois en 2008.

A peine entré en fonction, ce fervent supporteur du FC Barcelone se rend célèbre aux yeux du monde en retirant les troupes espagnoles envoyées en Irak par son prédécesseur de droite, José Maria Aznar.

Il marquera aussi les esprits en faisant de l'Espagne catholique le 3e pays au monde à légaliser le mariage homosexuel, la première d'une série de réformes qui ont modernisé la société espagnole.

En 2010, il fera voter une loi légalisant l'avortement, décriée par le Vatican. Il instaure encore des aides à la natalité, avec le célèbre "chèque-bébé", des subventions pour les chômeurs de longue durée et des baisses d'impôts, des mesures qui se retourneront contre lui lorsqu'éclatera la crise en 2008.

Tabou levé

Petit-fils d'un républicain fusillé par les franquistes en 1936, Zapatero osera également aborder le thème de la Guerre civile, un thème jusqu'alors tabou en Espagne, avec la loi sur la mémoire historique, votée en 2007, qui vise à rendre justice aux victimes.

Après des mois difficiles, qui ont durci ses traits, il prépare maintenant à 51 ans sa retraite aux côtés de son épouse Sonsoles et de ses deux filles. "Je le vois comme une personne réservée, qui ne fera pas parler de lui", observe un de ses anciens collaborateurs.

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