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Espagne: le Premier ministre Mariano Rajoy destitué par une motion de censure, Pedro Sanchez le remplace

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy admet sa défaite au Parlement avant le vote sur une motion de censure le visant après une affaire de corruption qui a secoué son parti. Il va être destitué. Le socialiste Pedro Sanchez est pressenti pour lui succéder.

01 juin 2018, 10:49
Mariano Rajoy savait que sa défaite était inévitable. Il a préféré jeter l'éponge.

Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, coulé par un scandale de corruption, a été renversé vendredi par le parlement, après plus de six ans au pouvoir en Espagne. Il a été aussitôt remplacé par le socialiste Pedro Sanchez.

La motion de censure contre le dirigeant conservateur, qui est resté au pouvoir plus de six ans, a été adoptée vers 11h30 avec comme prévu une majorité de 180 députés sur 350. Dans la chambre basse du parlement, les députés se sont prononcés par 180 voix pour, 169 voix contre et une abstention.

Le sort de M. Rajoy s'est donc joué en à peine une semaine depuis le dépôt vendredi par le Parti Socialiste (PSOE) de M. Sanchez de cette motion, au lendemain de l'annonce de la condamnation du Parti Populaire du chef du gouvernement dans un méga-procès pour corruption, baptisé Gürtel.

Peu de temps avant le vote, M. Rajoy, premier chef de l'exécutif renversé par une motion de censure en Espagne depuis le retour à la démocratie, avait reconnu sa défaite. "Nous pouvons présumer que la motion de censure sera adoptée. En conséquence, Pedro Sanchez va être le nouveau président du gouvernement", a-t-il déclaré, dans une courte allocution acclamée par ses partisans, félicitant son rival et soulignant son "honneur" d'avoir dirigé le pays.

 

"Cela a été un honneur d'être président du gouvernement espagnol et de partir avec une Espagne meilleure que je ne l'ai trouvée. Merci à tous, en particulier aux Espagnols et au Parti populaire."

 

La fin d'un chapitre politique

Un chapitre de l'histoire politique espagnole s'est donc refermé vendredi à Madrid. Au pouvoir depuis décembre 2011, M. Rajoy, 63 ans, avait survécu à plusieurs crises majeures, de la récession, dont il est sorti au prix d'une sévère cure d'austérité, aux mois de blocage politique en 2016 jusqu'à la tentative de sécession de la Catalogne l'an dernier.

"Aujourd'hui, nous écrivons une nouvelle page de l'histoire de la démocratie dans notre pays", a déclaré M. Sanchez, ancien professeur d'économie surnommé le "beau mec". Il devait être nommé officiellement chef du gouvernement dans les heures à venir.

A 46 ans, M. Sanchez tient enfin sa revanche, lui dont l'investiture à la tête du gouvernement avait été rejetée par les députés en mars 2016 avant qu'il ne réalise en juin de la même année le pire score de l'histoire du PSOE aux élections législatives. Débarqué du poste de numéro de sa formation à la suite de cette déroute électorale, il en a repris les rênes l'an dernier grâce au soutien de la base contre les barons du PSOE.

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