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Espagne: le chef du gouvernement Mariano Rajoy revendique le droit de gouverner

Suite à la victoire du Parti populaire aux élections législatives, Mariano Rajoy revendique le droit de gouverner. Ses avertissements contre les extrémistes et les radicaux semblent avoir payé.

27 juin 2016, 08:04
Mariano Rajoy a revendiqué le droit de gouverner suite à la victoire du Parti populaire.

Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol par intérim, a revendiqué dimanche soir le droit de gouverner. Son parti, le Parti populaire (PP, droite), est arrivé en tête des nouvelles élections législatives.

"Nous avons gagné les élections (...) nous revendiquons le droit de gouverner", a-t-il déclaré à ses partisans réunis au quartier général du Parti populaire dans le centre de Madrid.

Après dépouillement de la quasi-totalité des suffrages, le PP obtient 137 sièges, soit quatorze de plus que lors des précédentes législatives, en décembre dernier, mais reste en deçà de la majorité absolue fixée à 176 sièges.

 

 

Les libéraux de Ciudadanos, arrivés à la quatrième place avec 32 élus, se sont dits prêts à engager des négociations avec le parti de Rajoy. Le parti est loin des 40 sièges remportés en décembre quand il avait séduit les électeurs du PP en dénonçant la corruption.

Il peut cette fois apporter un soutien précieux au PP. Au cumulé, il manquerait toujours sept sièges à ces deux formations pour obtenir la majorité absolue. Elles pourraient toutefois aussi agréger six députés des partis régionaux du Pays basque et des Canaries.

Les socialistes reculent

Le Parti socialiste (PSOE), qui alterne au pouvoir avec le PP depuis plus de 30 ans, reste la première force d'opposition. Il n'a obtenu que 85 sièges, contre 90 en décembre, ce qui était déjà le pire résultat de son histoire récente.

La coalition Unidos Podemos, formée par Podemos et le petit parti Izquierda Unida, héritier du Parti Communiste, a obtenu 71 sièges. Le même total qu'en décembre quand Podemos avait eu 69 députés et Izquierda Unida deux. Entre-temps ils ont toutefois perdu 1,2 million de voix en raison du système électoral.

"Nous ne sommes pas satisfaits des résultats, nous espérions autre chose", a reconnu le chef de Podemos, Pablo Iglesias, accompagné de ses lieutenants, la mine sombre. "La nouvelle du jour, malheureusement, c'est que le PP a gagné des voix."

Insuffisante

Les mises en garde de Mariano Rajoy contre les "expérimentations... des extrémistes et des radicaux" après le Brexit semblent avoir payé. Luis Fernandez, un travailleur social madrilène de 37 ans, a été convaincu. "Podemos c'est le changement pour le pire. Dans le temps j'ai voté PSOE mais cette fois je vote Rajoy parce que je préfère le danger qu'on connaît à celui qu'on ne connaît pas."

"Voter PP est la seule façon de sécuriser le pays", s'est félicité Laura Vazquez, une avocate de 41 ans en célébrant "le triomphe personnel de Rajoy".

Pablo Iglesias voulait gouverner avec le PSOE et mettre fin à la corruption et à l'austérité en relançant les dépenses sociales. Mais les tensions sont telles entre ces deux formations rivales qu'elles n'ont pas pu s'entendre. Avec 156 sièges, leur alliance semble désormais mathématiquement insuffisante pour gouverner.

Le chef du PSOE Pedro Sanchez lui en a fait porter la responsabilité. "Monsieur Iglesias... avait la possibilité de mettre fin au gouvernement de Mariano Rajoy", a-t-il lancé. Au lieu de cela "la droite a amélioré ses résultats".

Plus vite

Les tractations pour former un gouvernement pourraient aller plus vite que la dernière fois, les conservateurs ayant une avance plus confortable. Aucun parti ne voulait alors gouverner avec le PP, affaibli par de nombreux scandales de corruption et la dure politique d'austérité qu'il avait imposée au pays pour le sortir de la crise.

 

 

Rajoy table cette fois sur la division de la gauche pour qu'elle le laisse former un gouvernement et évite ainsi aux électeurs exaspérés un troisième retour aux urnes. Justina Zamora, une retraitée de 65 ans qui a voté pour le PSOE près de Barcelone, a exprimé l'espoir que cette fois-ci les partis "seront capables de dépasser leurs égoïsmes et de former un gouvernement. Chacun doit y mettre du sien".

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