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Espagne: fermeture des centres de rétention exigée

Depuis plusieurs semaines, Barcelone et Madrid se mobilisent pour fermer des centres de rétention en Espagne, dénoncés comme étant de "véritables prisons" qui violent les droits de l'Homme.

19 juil. 2016, 08:17
En Espagne, les centres de rétention sont régulièrement dénoncés par les organisations de défense des droits de l'Homme pour des violations de ces droits. (Illustration)

Barcelone et Madrid se mobilisent depuis quelques semaines pour exiger la fermeture des centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière, en Espagne. Les deux villes estiment que ces sites représentent une violation des droits de l'Homme.

"Le fait de priver de liberté des personnes qui n'ont commis aucun délit uniquement pour des raisons administratives est une violation des droits", de l'Homme a dénoncé lundi la maire de Madrid, l'ancienne juge de gauche Manuela Carmena. Seuls 17% des étrangers séjournant dans ces centres sont finalement expulsés, a-t-elle souligné.

La mairie a annoncé qu'elle étudiait "des méthodes alternatives", pour permettre davantage d'intégration de ces populations. Celles-ci doivent parfois séjourner dans ces locaux pendant deux mois, sans liberté de mouvement avant leur éventuelle expulsion pour séjour irrégulier.

Selon les dernières données disponibles, 7340 personnes ont séjourné dans ces centres en 2014. En Espagne, ils dépendent du ministère de l'Intérieur et sont régulièrement dénoncés par les organisations de défense des droits de l'Homme pour des violations de ces droits.

Fermeture exigée

A Barcelone, la maire Ada Colau, une ancienne militante du droit au logement, a refusé de renouveler la licence permettant au centre de la ville d'être ouvert. Elle a exigé sa fermeture. Le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy a ignoré l'injonction. Il a aussi refusé l'accès au centre aux inspecteurs dépêchés par la mairie, qui a saisi la justice.

Ce sont des "trous noirs en matière de droits de l'Homme" a encore insisté Ada Colau lundi lors d'une réunion avec le gouvernement de Catalogne (nord-est), qui soutient sa démarche.

La préfecture de Catalogne, quant à elle, assure que ces centres sont nécessaires pour permettre l'exécution de décisions d'expulsions et qu'ils respectent les directives de l'Union européenne.

"Véritables prisons"

Ainsi, selon un rapport d'une ONG jésuite publiée en 2015, les étrangers de ce centre étaient contraints de dormir dans des cellules semblables à celles d'une prison, à deux ou à trois, et sans toilettes.

La nuit, ces cellules étaient fermées à clef. Il dénonce, dans d'autres centres, une assistance insuffisante en matière de soins, le manque d'eau, l'absence d'intimité, l'absence d'informations sur le droit d'asile... "Ces centres fonctionnent comme de véritables prisons", dénonce l'ONG Pueblos Unidos dans ses conclusions.

A Valence (est), troisième ville d'Espagne, le maire Joan Ribo a aussi réclamé lundi la fermeture du centre de sa ville. Il évoque des "détentions de nature raciste", tout comme l'exécutif de l'île de Grande Canarie, dans l'Atlantique, au large de l'Afrique.

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