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Espagne: elle restaure une statue de bois du XVe siècle avec des peintures kitsch

Une paroissienne espagnole zélée a recouvert de peinture aux couleurs criardes une statue en bois de la Madone de l’ermitage d’El Ranadoiro, dans les Asturies. C’est la troisième fois qu’une initiative comme celle-ci se révèle catastrophique.

11 sept. 2018, 11:28
Une restauration pour le moins fantaisiste!

Sacrilège! Son coup de pinceau fait la une de la presse espagnole. Une paroissienne espagnole a recouvert de peinture aux couleurs criardes une statue de la vierge en bois datant du XVe siècle.

La statue de la Vierge Marie, qui se dresse au milieu d’un retable dans une chapelle d’El Ranadoiro, hameau de la région des Asturies (nord de l’Espagne) dont la population compte à peine 28 âmes, arbore désormais un voile rose vif, une robe bleu ciel tandis que ses yeux sont soulignés d’eye-liner, rapporte notamment Le Figaro.

 

 

Après cette restauration fantaisiste, l’enfant Jésus porte un vêtement vert fluo (il pourrait jouer dans une pub Cetelem) tandis qu’un Saint Pierre, faisant partie du même ensemble, apparaît à droite de la Vierge dans une tenue rouge sang. Cette nouvelle affaire de restauration effectuée par un amateur rappelle celle de l’Ecce Homo de Borja, un massacre d’une fresque représentant le Christ réalisé par une octogénaire en 2012.

«C’est dingue», s’est exclamé Luis Suarez Saro, qui a auparavant restauré les trois statues en bois de la chapelle d’El Ranadoiro en 2002-2003 avec l’approbation du gouvernement régional.

 

Je les ai peintes comme j’ai pu, avec les couleurs qui m’ont semblé être les bonnes, et les voisins ont aimé mon travail" 
Maria Luisa Menendez

 

La femme qui a procédé à la dernière restauration, Maria Luisa Menendez, une habitante du village, a reçu l’autorisation de la paroisse pour leur donner un coup de peinture, a indiqué le journal local El Comercio.

M. Suarez Saro a indiqué à l’AFP que Mme Menendez «aimait dessiner et peindre» et qu’elle avait pris «quelques cours». «Elle croyait que les sculptures avaient ainsi meilleure apparence», a-t-il relevé. «Je ne suis pas une professionnelle, mais j’ai toujours aimé faire cela, et les statues avaient vraiment besoin d’être peintes. C’est pourquoi je les ai peintes comme j’ai pu, avec les couleurs qui m’ont semblé être les bonnes, et les voisins ont aimé mon travail», a-t-elle confié au journal.

 

L’association du patrimoine en colère

Alors que l’étonnante transfiguration provoque l’hilarité sur les réseaux sociaux, l’association espagnole de préservation du patrimoine artistique, l’ACRE, a lancé un cri d’alarme. «Personne ne se soucie de ce pillage permanent dans notre pays. Quel type de société est-ce alors que l’héritage de ses ancêtres est détruit sous ses yeux?», s’interroge-t-elle dans un tweet. Les hashtags #Sospatrimonio, #Esdelito – «c’est un délit» – ont ensuite circulé sur le réseau.

 

 

Pas une première en Espagne

En 2012, la restauration d’un Ecce homo , à Borja, avait également agité la Toile, quand une habitante de quatre-vingt-six ans décida de restaurer elle-même une fresque de l’église du village réalisée en 1930 par un artiste local. Mais le résultat avait été complètement raté, au point qu’une image de la fresque liftée – avant et après – avait provoqué (malgré les moqueries et l’indignation) un succès incommensurable sur Internet. Cette restauration caricaturale est devenue célèbre attirant des milliers de touristes.

 

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Plus récemment, la restauration ratée d’une statue en bois de Saint George datant du XVIe siècle, en Navarre, a de nouveau déchaîné les réseaux sociaux. Pour certains internautes, le visage du saint semblait sortir d’une bande dessinée ressemblant à Tintin. Face à ces catastrophes à répétition, une internaute inquiète a commenté sur Twitter: «Dieu ait pitié de nous!»

 

 

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