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Espace: la sonde Rosetta dispose de 2 sites pour larguer un laboratoire sur la comète Tchouri

Après avoir passé 10 ans à lui "courir" après, la sonde Rosetta va enfin pouvoir larguer son robot-laboratoire sur la comète "Tchouri". L'Agence spatiale européenne a sélectionné deux sites d'atterrissage. L'Université de Berne est de la partie.

15 sept. 2014, 13:23
C'est l'un des deux sites choisis pour faire atterrir Philae, le robot-laboratoire transporté par Rosetta.

L'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé lundi avoir sélectionné deux sites de largage sur la comète "Tchouri". Le robot-laboratoire Philae, transporté par la sonde Rosetta, doit s'y poser en novembre. Le spectromètre Rosina, développé à l'Université de Berne, contribue à ce potentiel tour de force spatial.

Pesant une centaine de kg, doté d'une dizaine d'instruments et gros comme un frigo, Philae doit se poser le 11 novembre sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Une première spatiale: harponner la boule de glace cosmique de quatre kilomètres de long est une opération très délicate, jamais encore réalisée.

Sur cinq emplacements éligibles, l'ESA en a maintenant retenu deux, le principal, J, sur la tête de la comète, et celui de secours, C, sur le corps. Seuls ces deux endroits présentaient un potentiel scientifique et de sécurité suffisant, a indiqué l'Université de Berne dans un communiqué.

Mesure des gaz

Rosina, un double spectromètre de masse et capteur de pression développé par les scientifiques suisses, a contribué à ce choix en vérifiant notamment que la comète n'émet pas trop de gaz aux endroits sélectionnés. "Sinon, nous courions le risque que Philae se fasse expulser par le souffle", explique Kathrin Altwegg, directrice du projet Rosina.

L'appareil va continuer à surveiller les émissions de gaz. Si elles deviennent trop fortes sur le site J, il faudra se rabattre sur C, a ajouté la chercheuse bernoise. Rosina a également mesuré les forces présentes dans la chevelure de la comète, afin de déterminer la trajectoire de Philae.

Les comètes sont des morceaux de glace, de gaz gelé et de poussières. Elles sont considérées comme des témoins de la matière primitive à partir de laquelle s'est constitué le système solaire, il y a 4,6 milliards d'années et les scientifiques espèrent tirer de riches enseignements de ces travaux.

La tâche principale de Rosina sera de déterminer la composition moléculaire de la couche de gaz entourant le noyau de la comète, ainsi que sa température et sa vitesse. Les chercheurs bernois ont également participé à la fabrication de la caméra Osiris (Optical, Spectroscopic and Infrared Remote Imaging System) installée sur Rosetta.

Aventure scientifique

Après un périple de 10 ans à la poursuite de sa cible, la sonde Rosetta avait rejoint "Tchouri" le 6 août, devenant le premier engin spatial à réussir un tel rendez-vous. Lancée en 2004, elle a parcouru au total plus de six milliards de km dans l'espace, effectuant quatre orbites autour du Soleil et frôlant à trois reprises la Terre et une fois Mars pour accélérer sa course.

A plus de 400 millions de km de notre planète, entre Jupiter et Mars, la sonde est positionnée à une trentaine de km de la comète qui file dans le vide spatial à quelque 55'000 km/h. Rosetta devrait bientôt s'approcher jusqu'à 10 km de la surface du noyau, et même encore plus près en novembre pour larguer Philae.

L'opération, qui durera sept longues heures, est délicate. Philae doit se détacher exactement au bon moment de Rosetta, puis descendre ni trop lentement ni trop vite. Sa trajectoire doit prendre en compte la rotation de la comète et il faut que ses batteries aient encore assez d'énergie après l'atterrissage pour déployer les instruments.

Espérance de vie limitée

L'espérance de vie du robot est limitée, de 4 à 6 mois. Il devra notamment forer la surface de la comète et prélever un échantillon de 20 cm de profondeur à des fins d'analyses.

Ensuite, si tout se passe comme prévu, Rosetta ne lâchera plus "Tchouri" d'une semelle, s'en rapprochant inexorablement et l'escortant dans sa course vers le Soleil, dont elle passera au plus près en août 2015. Le coût de la mission est estimé à 1,3 milliard d'euros (1,6 milliard de francs).

Plusieurs entreprises suisses, notamment RUAG, et le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (EMPA) ont participé à la construction de divers appareils.

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