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Espace: bientôt des pommes de terres cultivées sur Mars?

Si les humains rêvent de poser les pieds sur Mars, des chercheurs pensent déjà à la manière dont ils pourraient s'y nourrir. Une expérience aux Pays-Bas cherche le meilleur moyen d'implanter un potager sur la planète rouge.

18 mai 2016, 08:37
La terre martienne contient des métaux lourds qui, inoffensifs pour la croissance des plantes, peuvent être des poisons mortels pour l'être humain.

"Lorsque les gens iront sur Mars, ils devront manger. Et le plus facile pour eux sera de cultiver leurs propres aliments". Dans une serre perdue au milieu d'un champ aux Pays-Bas, s'étirent de banales plantes vertes dans des pots de terre aux caractéristiques extraterrestres.

Wieger Wamelink, chercheur à l'université de Wageningen, dans l'est des Pays-Bas, n'en est pas à son coup d'essai. Dans une terre rouge similaire au sol de l'aride et rocailleuse Mars, il a déjà réussi à cultiver du cresson, des radis et du seigle, et rêve maintenant de tomates fraîches mûries aux lampes LED sur cette planète lointaine.

Obtenir un peu de véritable sol martien est "impossible", explique le scientifique. C'est pourquoi il a passé commande sur Internet auprès de la NASA, l'agence spatiale américaine.

Bon terreau

Les recherches de Wieger Wamelink ont débuté en 2013 avec la commande de 100 kg de ces sols pseudo-lunaire et pseudo-martien, moyennant 2000 euros. Le chercheur a d'abord semé quatorze espèces de plantes, parmi lesquelles des tomates, des légumineuses et des plantes sauvages.

Ces sols de substitution, "un peu réticents", absorbent finalement bien l'eau et se révèlent être un bon terreau. "Sur le succédané martien, les plantes poussaient très vite et très bien et ont même commencé à fleurir, chose que nous n'avions pas anticipée", assure-t-il.

Dès la deuxième expérience, toutes les plantes ont poussé dans les deux sols, même si les épinards ont été plus capricieux. Reste toutefois la question à laquelle Wieger Wamelink cherche aujourd'hui à répondre: ces légumes sont-ils propres à la consommation?

Métaux lourds

Comme parfois sur la planète bleue, la terre martienne contient des métaux lourds qui, inoffensifs pour la croissance des plantes, peuvent être des poisons mortels pour l'être humain.

Jour après jour, Wieger Wamelink observe et compare la croissance ici des haricots, là des pommes de terre, clin d'oeil au film "Seul sur Mars" dans lequel l'astronaute incarné par Matt Damon tente de survivre sur la planète rouge.

 

 

Les analyses menées dans le cadre de ses expériences révèlent de l'arsenic, du mercure ou du plomb dans les légumes, les rendant impropres à la consommation. Mais le chercheur pense avoir déjà trouvé la solution: il faudrait purifier d'abord le sol, dit-il, en introduisant des espèces végétales, comme la violette, capables d'extraire les métaux lourds.

Radiations

En raison du froid intense et du manque d'oxygène sur Mars et sur la Lune, les légumes et légumineuses ne pourraient y être cultivés que dans un environnement clos et contrôlé. Il faudrait un équipement récréant les conditions atmosphériques de la Terre et qui protège contre les radiations cosmiques susceptibles d'endommager l'ADN des plantes, relève le scientifique.

Cette "ferme spatiale" pourrait par exemple prendre la forme d'un conteneur, équipé de lampes LED et enfoui en sous-sol.

Quant à l'eau, nécessaire pour faire pousser les plantes, "il en existe sur Mars et sur la Lune sous forme de glace", relève Wieger Wamelink.

Certaines questions restent toutefois en suspens et ne pourront être totalement résolues qu'une fois là-haut, concède-t-il: l'ajout de bactéries bienfaisantes aiderait-elle les plantes à croître? quel impact aura la faible gravité sur la croissance des plantes?

La NASA prévoit que l'homme pourra marcher sur Mars d'ici 10 ou 15 ans, un horizon qui est aussi celui des projets de colonie humaine Mars One et Mars Colonial Transporter du milliardaire Elon Musk, fondateur de la société aérospatiale californienne SpaceX. Celle-ci compte envoyer une capsule non habitée vers la planète rouge dès 2018 avec le soutien technique de la NASA.

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