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Environnement: une épidémie mondiale a déjà causé la disparition de 90 espèces d’amphibiens

La quitridiomicosis, maladie mortelle chez les amphibiens et causée par un champignon attaquant la peau, a déjà entraîné la disparition de 90 espèces de batraciens. L’épidémie est mondiale.

05 avr. 2019, 07:42
Plus de 500 espèces sont concernées par cette épidémie (illustration).

Une maladie mortelle touchant les amphibiens s’est transformée en une «épidémie mondiale», a averti jeudi le biologiste américain Jonathan Kolby à Santiago du Chili. La quitridiomicosis a déjà causé la disparition de 90 espèces.

Il s’agit d’une maladie causée par un champignon qui attaque la peau des grenouilles, des crapauds et d’autres batraciens, en leur faisant produire une quantité anormale de kératine, la protéine de base de l’épiderme. Chez ces animaux qui utilisent la peau pour respirer et réguler leur niveau d’eau dans le corps, l’infection finit par générer une insuffisance cardiaque, qui conduit à la mort.

«C’est le premier cas d’une épidémie mondiale pour une maladie de la faune. Actuellement plus de 60 pays sont concernés», a expliqué Jonathan Kolby, coauteur d’une étude publiée le 29 mars dans la revue Science sur les effets dévastateurs du champignon «Batrachochytrium dendrobatidis».

500 espèces touchées

Au cours des cinq dernières années, la maladie, extrêmement contagieuse, a déjà causé la disparition de près de 90 espèces. D’autres sont en péril et plus de 500 sont concernées.

La rapide propagation du champignon dans le monde est due à l’absence de règles pour le commerce des animaux et le manque de surveillance dans les aéroports, ce qui facilite l’entrée d’espèces sans aucun contrôle vétérinaire.

«Nous devons nous concentrer sur les régulations commerciales pour résoudre ce problème», estime le chercheur américain, qui a participé à l’étude avec une quarantaine d’autres spécialistes internationaux.

Rien qu’aux Etats-Unis, plus de cinq millions d’amphibiens entrent dans le pays chaque année, rappelle le scientifique. «La mondialisation est bonne pour les humains, mais elle a des conséquences pour les animaux», souligne-t-il.

Pour l’heure, l’Australie et les pays d’Amérique latine sont ceux où la maladie est la plus répandue. Les échanges entre ces pays et l’Asie, d’où est originaire le champignon, seraient à l’origine de sa propagation. Les scientifiques émettent également l’hypothèse d’une mutation génétique du champignon qui l’aurait rendu plus dangereux.

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