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Enrico Letta se voit accorder la confiance des députés italiens

C'est par une large majorité que les députés italiens ont accordé lundi leur confiance à Enrico Letta, le nouveau président du Conseil.

30 avr. 2013, 07:35
Sur les 606 députés qui ont voté, 453 ont dit "oui" au gouvernement de M. Letta.

Les députés italiens ont largement accordé leur confiance lundi soir au nouveau président du Conseil, Enrico Letta. Il s'est fixé une feuille de route ambitieuse au Parlement afin de relancer la croissance d'une Italie "qui se meurt", changer le cap européen et moraliser la politique.

Sur les 606 députés qui ont voté, 453 ont dit "oui" au gouvernement de M. Letta, tandis que les "non" ont été 153, a annoncé la présidente de la chambre des députés Laura Boldrini. Les sénateurs se prononceront à leur tour ce mardi en donnant leur feu vert définitif.
 
Au lendemain de sa prestation de serment, Enrico Letta a souhaité des résultats "sous 18 mois" pour les réformes économiques, sociales et politiques qu'il va engager. "Si en revanche tout s'enlise, j'en tirerai les conséquences", a-t-il dit avec fermeté dans son premier discours à la Chambre des députés.
 
Après deux mois de blocage politique, Enrico Letta a été choisi pour diriger le premier gouvernement d'union gauche-droite de l'après-guerre et dispose sur le papier de 455 voix, avec la majorité absolue à 316 sièges.
 
Son discours était très attendu des marchés, angoissés de voir la troisième économie européenne s'enfoncer dans sa pire récession de l'après-guerre, et par les partenaires étrangers.
 
"L'Italie se meurt"
 
Soulignant vouloir user d'un "langage de vérité", Enrico Letta a estimé que "l'Italie se meurt par la faute de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre".
 
Tout en se disant "Européen et européiste" et en annonçant des déplacements imminents à Berlin, Bruxelles et Paris, le nouveau chef du gouvernement italien a critiqué une Union européenne "en crise de légitimité au moment où les citoyens en ont le plus besoin".
 
L'Italie "respectera les engagements" pris, a-t-il souligné, mais elle espère obtenir de l'UE "une marge de manoeuvre" supérieure pour financer la relance de son économie.
 
Lutte contre le chômage prioritaire
 
La priorité de M. Letta qui, à 46 ans, est l'un des plus jeunes dirigeants européens, sera de s'attaquer "à la situation d'urgence" qui règne sur le marché italien du travail avec 12% de chômeurs (35% des jeunes) et au "cauchemar de l'appauvrissement".
 
Pour soulager la classe moyenne, il a décidé de stopper le paiement prévu en juin de la deuxième quote-part annuelle de la très impopulaire taxe foncière (IMU) sur la résidence principale. Les partisans de Silvio Berlusconi se sont félicités de ces mesures en s'en attribuant l'initiative.
 
Enrico Letta a aussi évoqué un revenu minimum pour "les familles démunies", l'extension des aides sociales aux travailleurs précaires (autonomes, en contrats courts), le développement de l'apprentissage, des aides aux PME et des investissements dans la recherche, l'innovation ainsi que le tourisme et la valorisation du patrimoine culturel.
 
Moralisation de la vie publique
 
Autre front ouvert par le gouvernement Letta: la moralisation de la vie publique et la réduction des coûts de la politique, avec l'objectif évident de contrecarrer des forces contestataires comme le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de l'ex-humoriste Beppe Grillo, qui a canalisé 25% des voix aux législatives.
 
"Pour donner l'exemple", M. Letta a annoncé sans en avoir préalablement averti ses collègues la suppression des émoluments des ministres pour ceux qui sont également parlementaires.
 
Le financement public des partis politiques sera également "révolutionné" et il faudra aller, selon lui, vers la "suppression définitive" des départements.
 
Et d'ici le prochain scrutin national, le président du Conseil entend réformer la loi électorale unanimement critiquée. Il a précisé que la nouvelle législation apportera des garanties pour renforcer la stabilité de l'exécutif.
 
Palais très surveillés
 
Les "palais de la République" avaient été placés sous bonne garde après les coups de feu tirés la veille sur des carabiniers devant le siège du gouvernement par un maçon au chômage dépressif qui avait perdu ses économies au jeu et voulait s'en prendre aux hommes politiques "qui volent et mangent la laine sur notre dos".
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