Le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, a été entendu jeudi par le procureur général, après une demande d’entraide judiciaire de la Suisse. Cette dernière enquête sur des transferts d’argent présumés effectués par le haut fonctionnaire libanais.
Le Ministère public de la Confédération (MPC) avait confirmé à l’AFP l’envoi au Liban d’une demande d’entraide judiciaire. Cette dernière s’inscrit dans le cadre d’une enquête «pour blanchiment d’argent aggravé en lien avec un éventuel détournement de fonds au détriment de la Banque du Liban».
D’après une source judiciaire libanaise, l’enquête porterait sur 400 millions de dollars qui auraient été transférés à l’étranger par Riad Salamé, son frère, son assistante et des institutions liées à la Banque centrale. Dans un communiqué envoyé par ses services, le gouverneur a indiqué avoir été entendu par le procureur général Ghassan Oueidat.
Comptes personnels
«Je lui ai fourni toutes les réponses à ses questions et à celles du procureur général suisse. Je lui ai assuré qu’aucun virement n’avait été effectué depuis les comptes de la Banque du Liban ou de ses budgets», précise le texte.
Durant l’audience, Riad Salamé aurait évoqué «des transferts ne dépassant pas les 240 millions de dollars (197,3 millions d’euros), initiés en 2002 depuis des comptes personnels, pour financer une société fondée avec son frère», selon une source judiciaire interrogée par l’AFP.