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Elections européennes: les cinq points marquants du scrutin

Les élections européennes de dimanche marquent un tournant à plus d’un titre dans l’histoire de l’Union. Le parlement ressort plus divisé que jamais avec une poussée sans précédent des écologistes et des eurosceptiques. Voici les cinq points à retenir de ce scrutin.

27 mai 2019, 15:41
Ces élections européennes marquent un tournant dans l'histoire de l'Union.

Poussée verte

Il y a eu un effet «Greta Thunberg» dans les urnes. La question du climat a pesé de tout son poids dans les excellents résultats des écologistes. Ces derniers ont quasiment doublé leur score en Allemagne avec plus de 20% contre un peu moins de 11% en 2014. Les Verts réussissent aussi une étonnante percée en France, puisqu’ils deviennent la troisième force du pays (13% des voix contre 9% en 2014) devant Les Républicains (droite).

S’ils ont perdu des voix en Europe de l’Est et dans certains pays du Sud (hormis l’Espagne et le Portugal), ils en ont gagné surtout en Europe du Nord et en Irlande. Ils totalisent quelque 69 sièges (52 en 2014) sur les 751 que compte le parlement. Forts de ce succès, Les Verts espèrent plus que jamais jouer le rôle d’arbitre.

 

Percée contenue des eurosceptiques

On prédisait une poussée fracassante des eurosceptiques. Or, celle-ci ne s’est réalisée qu’en partie. C’est le cas en France notamment où le Rassemblement national (ex-Front national) de Marine Le Pen devance le parti du président Emmanuel Macron avec environ 23% des voix (24,9% en 2014). Très bon score des eurosceptiques aussi en Italie avec la Ligue du Nord du ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (34,3% des voix).

En Hongrie, le parti souverainiste Fidesz de Viktor Orban arrive largement en tête (52,3% de voix contre 51% en 2014), crédité d’une victoire écrasante. Il devance l’opposition de centre-gauche et d’extrême droite. Suspendu par le Parti populaire européen (PPE, droite) en raison de ses attaques contre Bruxelles, le dirigeant souverainiste entend jouer un rôle majeur dans la recomposition de la droite européenne

Pourtant, la grande coalition des forces populistes et eurosceptiques sera difficile à réaliser. Le rapprochement avec le groupe populiste EFDD, qui comprend le Mouvement Cinq Etoiles italien et le parti europhobe britannique de Nigel Farage, vainqueur des élections au Royaume-Uni, paraît compromis. En effet, les divergences entre les deux principaux groupes eurosceptiques semblent très profondes. Même s’ils parvenaient à s’allier, ils n’obtiendraient que 171 sièges sur 751, loin de la majorité absolue.

 

Participation en hausse

Qui a dit que les élections européennes n’intéressaient personne? Contrairement aux précédents scrutins marqués par une érosion continue depuis 1979, 2019 coïncide avec un sursaut citoyen. Avec 50,5%, elle a atteint même son plus haut niveau depuis 20 ans (elle était de 42% en 2014). Quelque 427 millions d’Européens étaient en âge de participer au scrutin.

Cette tendance à la hausse s’observe presque dans tous les pays. On relève la plus forte hausse en Pologne avec 15% contre 7% en 2014, soit plus du double. Mais, c’est l’Allemagne qui enregistre le taux le plus important avec 59% de participation. La France n’est pas en reste avec quelque 51 à 54% de participation, soit 7 à 10 points de plus qu’en 2014.

Plusieurs autres pays étaient sur la même ligne: autour de 35% en Espagne contre 24% en 2014 ou encore 17% en Hongrie contre 11,5% au dernier scrutin européen.

 

Fin du bipartisme

Ces élections marquent la fin du bipartisme. Si les deux grands partis, le Parti populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), restent les principales formations de l’hémicycle européen, ils ont perdu de nombreux sièges. Le PPE passe de 216 à 182 sièges et les S&D de 185 à 147 sièges, pas assez pour espérer faire passer des textes législatifs à eux deux comme par le passé.

Ils devront désormais composer avec les écologistes grâce à leurs bons résultats en Allemagne et en France et les Libéraux (Alde), dont le parti du président français Emmanuel Macron, qui obtiennent 109 sièges contre 69 actuellement. Ce rééquilibrage des forces au sein de l’hémicycle devrait compliquer les discussions qui s’ouvrent sur les principaux postes à la tête des institutions européennes, déjà sujettes à un intense lobbying politique des Etats membres et des partis en temps normal.

Un premier bras de fer s’annonce entre le Parlement européen et le Conseil, qui regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement. Le premier, estime que le futur président de la Commission européenne doit être l’un des candidats tête de liste. A ce titre, les dirigeants du PPE ont immédiatement réclamé le poste pour leur chef de file, l’Allemand Manfred Weber, un conservateur dont le profil divise.

La confirmation du Brexit

S’il est un pays qui était plus particulièrement observé avec attention que les autres, c’est bien le Royaume-Uni. Alors que le parlement britannique peine à s’accorder sur le Brexit, les électeurs semblent avoir validé le choix sorti des urnes lors du référendum. En effet, le Parti du Brexit du populiste Nigel Farage, partisan d’une rupture nette avec l’UE, arrive nettement en tête des élections européennes avec 31,69% des voix. De quoi renforcer l’hypothèse d’une sortie sans accord.

Les électeurs ont durement sanctionné le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May, relégué à la 5e place avec 8,68% des voix qui paye son incapacité à mettre en œuvre le Brexit. Mme May a dû organiser le scrutin européen en catastrophe avant d’annoncer vendredi sa démission. L’autre grand parti traditionnel, le parti travailliste (opposition), sort également meurtri du scrutin, avec 14,08% des voix, payant lui son attitude ambiguë sur le Brexit.

 

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