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Elections en Catalogne: les séparatistes vers la majorité absolue

Les formations indépendantistes catalanes sont en passe de conserver leur majorité absolue au Parlement régional à l'issue des élections de jeudi. C'est ce qu'indiquent des résultats partiels publiés par l'exécutif catalan après dépouillement de 80% des bulletins.

21 déc. 2017, 20:28
/ Màj. le 21 déc. 2017 à 22:57
Les résultats s'annoncent très serrés.

Les trois partis indépendantistes étaient en passe de retrouver ensemble leur majorité absolue au parlement de Catalogne, selon des résultats partiels des élections régionales anticipées jeudi. Ceux-ci feraient cependant des anti-indépendance de Ciudadanos la première force.

Le parti libéral mené par Inés Arrimadas obtiendrait 35 sièges sur les 135 du parlement catalan, légèrement plus que chacune des deux principales listes indépendantistes, selon des résultats officiels portant sur 71% des bureaux.

Mais la liste "Ensemble pour la Catalogne" du président séparatiste destitué Carles Puigdemont obtiendrait 34 élus et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) de son ex-vice-président emprisonné Oriol Junqueras en aurait 32.

Avec les anticapitalistes de la CUP (4 élus), les trois listes indépendantistes obtiendraient ensemble 70 sièges et retrouveraient la majorité absolue dont ils disposaient dans le parlement dissous par le gouvernement central.

Les chiffres peuvent encore changer

Les chiffres pourraient cependant encore changer, des bulletins restant à dépouiller notamment dans la périphérie de Barcelone traditionnellement réfractaire à l'indépendance. Les résultats définitifs n'étaient pas attendus avant minuit.

Les trois listes partisanes de l'unité de l'Espagne obtiendraient elles 57 sièges au parlement régional où la majorité absolue est de 68.

Les socialistes auraient 18 députés tandis que le Parti populaire du chef du gouvernement Mariano Rajoy, historiquement faible dans la région, serait la dernière force politique au parlement avec 4 sièges.

La liste de gauche radicale Catalunya en Comu, qui s'est présentée, en campagne, comme l'arbitre entre les deux blocs, obtiendrait 8 sièges, contre 11 en 2015.

Succès majeur

Si la tendance se confirme, il s'agirait d'un succès majeur pour les séparatistes, qui paraissaient affaiblis par la saga de la "vraie-fausse" déclaration d'indépendance de l'automne, après le référendum d'autodétermination illégal du 1er octobre qui a débouché sur la suspension de l'autonomie de la Catalogne et la fuite à Bruxelles de son président, Carles Puigdemont.

Ces élections régionales anticipées ont été convoquées à l'initiative du président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy pour, selon son expression, rétablir la "normalité" en Catalogne après la dissolution de ses institutions, fin octobre.

Le dirigeant conservateur espagnol espérait que le scrutin aboutirait à la formation d'un gouvernement local favorable au maintien de la région la plus riche d'Espagne au sein de la nation espagnole.

"Le problème reste entier pour Madrid"

Mais au terme d'une campagne électorale sous haute tension qui a débouché sur un taux de participation record de 83%, les indépendantistes pourraient au contraire sortir confortés, même si la tâche de former une coalition gouvernementale s'annonce compliquée.

"Ce que montre cette élection, c'est que le problème reste entier pour Madrid et que le mouvement sécessionniste ne disparaît pas", a commenté Antonio Barroso, directeur de recherche adjoint de la société Teneo Intelligence, basée à Londres, à l'annonce des résultats préliminaires.

Les séparatistes ont fait campagne alors que leurs dirigeants sont sous le coup d'enquêtes judiciaires ou en détention préventive. Le président destitué de Catalogne, Carles Puigdemont, l'a fait, lui, de Bruxelles.

Bien que fatigués par trois mois de tensions, les Catalans sont restés très mobilisés par ce scrutin, perçu comme un nouveau référendum sur l'indépendance, après le placement de la région sous la tutelle de Madrid.

Tractations en vue

Avec un paysage politique morcelé, la négociation d'alliances pour permettre la formation d'un gouvernement pourrait prendre plusieurs semaines. Les tractations devraient débuter le 6 janvier, après les fêtes de fin d'année. En cas d'échec, de nouvelles élections pourraient avoir lieu au printemps.

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