Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Eglise catholique: la condamnation pour pédophilie du cardinal Pell est «incontestable»

Selon le procureur, la condamnation pour pédophilie du cardinal australien George Pell est «incontestable». L’ex-numéro trois du Vatican, condamné en mars à six ans de prison pour agressions sexuelles contre des enfants, avait fait appel.

06 juin 2019, 07:05
George Pell a été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d'accusation portant sur des agressions sexuelles.

La condamnation pour pédophilie du cardinal australien George Pell est «incontestable». Jeudi, au deuxième jour de l’examen de l’appel de l’ex-numéro trois du Vatican par la Cour suprême de l’Etat de Victoria, à Melbourne, le procureur n’a pas mâché ses mots.

Dans ses premières déclarations devant la Cour suprême de l’Etat, le procureur Christopher Boyce a rejeté l’argument de la défense selon lequel le témoignage de la victime relèverait du «fantasme». Si tel était le cas, «des failles auraient été décelées». Or le jury «a légitimement considéré le plaignant comme un témoin fiable et crédible». «Quand on examine l’ensemble des preuves, l’intégrité du verdict du jury est incontestable», a dit le procureur.

A lire aussi : Eglise catholique: début du procès en appel du cardinal Pell pour agressions sexuelles

Les avocats de l’ex-archevêque de Melbourne et Sydney, âgé de 77 ans, avaient invoqué mercredi 13 moyens pour attaquer un verdict de premier instance selon eux «déraisonnable», en présentant notamment les faits comme «impossibles».

 

 

George Pell a été reconnu coupable en décembre de cinq chefs d’accusation portant sur des agressions sexuelles commises contre deux enfants de choeur en 1996 et 1997. Il a ensuite été condamné en mars à six ans d’emprisonnement.

Responsable des finances

Le cardinal a notamment été jugé coupable d’avoir imposé une fellation à un garçon de 13 ans un dimanche de 1996 après la messe et de s’être masturbé en se frottant contre l’autre dans la sacristie de la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne, où les deux enfants s’étaient cachés pour boire du vin de messe.

L’un des principaux fondements de son appel est de dire que ce verdict était «déraisonnable», car fondé exclusivement sur le témoignage d’une des victimes. L’autre est décédée en 2014 d’une overdose sans jamais reconnaître avoir subi une agression. La défense s’en est également prise à la crédibilité de la victime.

L’ex-archevêque, qui était responsable des finances du Saint-Siège et participa à l’élection de deux papes, est le plus haut responsable de l’Eglise catholique condamné pour pédophilie.

«Blackout» levé

A l’issue de l’audience de jeudi, les trois magistrats qui composent la cour pourraient mettre leur décision en délibéré. Ils peuvent confirmer la condamnation, ordonner un nouveau procès ou acquitter le prélat. Leur jugement pourra encore faire l’objet d’un pourvoi devant la Haute cour d’Australie, plus haute juridiction du pays.

 

 

L’affaire Pell avait été soumise à partir de mai 2018 à un silence médiatique total ordonné par la justice. George Pell devait au départ faire l’objet de deux procès distincts renvoyant à deux séries de faits présumées différentes, et la justice avait imposé aux médias de rien dire sur l’affaire afin d’éviter que les jurés du second procès ne soient influencés par les débats du premier.

Ce «blackout» a été levé fin février avec l’abandon de la seconde série de poursuites.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias