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«Effets secondaires», l’air du temps de Lea Gloor

La pandémie de Covid-19 a des effets parfois inattendus. Découvrez la chronique «Air du temps» de Lea Gloor.

03 nov. 2020, 05:30
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Lumières tamisées, verres de blanc qui s’entrechoquent, petits sourires en coin: perchés sur les tabourets d’un bistrot parisien, deux personnages discutent. L’un d’eux se retourne au passage d’une personne visiblement à son goût. L’autre lui tapote le bras, en signe d’encouragement. Stop, on interrompt le visionnage de cette série, subitement pris par un étrange malaise.

Sur une autre chaîne, un film d’action. Le héros est en train de se frayer un chemin au milieu d’une rue bondée. Plans saccadés, musique à coin, son objectif est vraisemblablement de rattraper ou de fuir les membres d’une organisation malveillante. Les passants bousculés le houspillent et grognent allégrement. On fronce les sourcils; sous l’avalanche de clichés, la drôle d’impression persiste.

On zappe encore. Cette fois, c’est une série scandinave. Des flics enquêtent sur des personnes arrivées à Oslo par des failles temporelles. On les suit en tenue de protection dans un centre d’accueil, où les voyageurs sont épouillés, désinfectés et parqués. L’ambiance est clinique, les plans fixes, les dialogues taillés au scalpel. Et pourtant, le sentiment d’étrangeté a disparu. On met sur pause, interdit. Être tout tourneboulé par le frôlement d’une main, mais rasséréné par un masque chirurgical, ça aussi, c’est un effet secondaire de la pandémie?

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