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Echange historique de 70 prisonniers entre l’Ukraine et la Russie: parmi eux, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov

Septante prisonniers ont été échangés ce samedi entre l’Ukraine et la Russie. Parmi eux figurent notamment le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov et Volodymyr Tsemakh, un ex-chef militaire des séparatistes pro russes de l’est de l’Ukraine.

07 sept. 2019, 12:24
/ Màj. le 07 sept. 2019 à 16:15
Les prisonniers ukrainiens libérés par Moscou sont accueillis par leurs proches à Kiev.

L'Ukraine et la Russie ont effectué un échange sans précédent de 70 prisonniers, parmi lesquels le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov. Cet évènement pourrait marquer un premier rapprochement après cinq ans de conflit entre les deux pays.

L'avion transportant les Ukrainiens a atterri samedi en milieu de journée à l'aéroport principal de Kiev où des dizaines de proches et le président Volodymyr Zelensky les ont accueillis sur le tarmac. "Nous avons fait le premier pas (...) Nous devons faire tous les autres pas pour mettre fin à cette horrible guerre", a déclaré le président ukrainien à l'aéroport Boryspil de Kiev, en présence de dizaines de journalistes. "Je félicite tout le monde pour la libération de nos héros". La télévision d'état russe a montré les détenus russes descendant de l'avion à l'aéroport Vnoukovo de Moscou.

 

 

Le plus célèbre parmi les prisonniers échangés, Oleg Sentsov, 43 ans, avait été arrêté en 2014 en Crimée après avoir protesté contre l'annexion par la Russie de cette péninsule ukrainienne. Il a ensuite été condamné à 20 ans dans un camp de la région arctique russe pour préparation "d'attaques terroristes". Il avait effectué en 2018 une grève de la faim très médiatisée de 145 jours, qui avait suscité de nombreux témoignages de soutien, notamment au festival de Cannes.

En échange, l'Ukraine a notamment relâché Volodymyr Tsemakh, 58 ans, un ex-chef militaire des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine et témoin clé dans le crash du vol MH17, et Kyrylo Vyshynsky, 52 ans, un journaliste russo-ukrainien de l'agence russe Ria Novosti, arrêté en 2018 à Kiev et inculpé pour "haute trahison" au profit de Moscou.

 

 

Un pas vers la normalisation

Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé jeudi un prochain échange "massif" de prisonniers entre les deux pays, sans préciser de date, affirmant que ce serait "un grand pas vers la normalisation des relations" entre les deux pays, après l'arrivée au pouvoir en Ukraine de l'ancien comédien Zelensky en mai. Mais Moscou a eu du mal à se mettre d'accord avec Kiev sur les noms des prisonniers qui seraient échangés, avait-il ajouté.

La semaine dernière, les médias avaient annoncé qu'un échange était imminent, et que certains prisonniers ukrainiens avaient été transférés de leur prison vers celle de Lefortovo à Moscou. Mais les préparatifs avaient ensuite semblé s'arrêter.

 

 

La remise en liberté cette semaine de M. Tsemakh, ancien responsable de la "défense antiaérienne" séparatiste" détenu par Kiev depuis juin, a provoqué l'inquiétude des enquêteurs néerlandais sur le crash au-dessus de l'Ukraine du vol MH17, abattu par un missile russe il y a cinq ans. 298 personnes ont alors péri.

"Nous aurions voulu qu'il soit disponible pour l'enquête", a déclaré jeudi auprès de l'AFP Brechtje van de Moosdijk, porte-parole pour le groupe d'enquête sur le MH17. Avant d'être échangé, M. Tsemakh a finalement été interrogé par les enquêteurs néerlandais, a cependant déclaré à l'AFP une source informée. Cette semaine, 40 députés européens ont appelé dans une lettre le président ukrainien à ne pas livrer cethomme à la Russie, qui réfute farouchement son implication dans la catastrophe du MH17.

24 marins ukrainiens

Parmi les autres prisonniers figurent 24 marins ukrainiens dont la Russie a capturé les navires au large de la Crimée en novembre dernier au cours du plus grave affrontement direct entre les deux pays depuis des années. Parmi eux, deux sont agents des services ukrainiens de sécurité SBU, selon une source gouvernementale.

Il s'agit du premier échange de prisonniers de cette envergure entre l'Ukraine et la Russie depuis le début du conflit dans l'est de l'Ukraine en 2014.

Signe d'espoir

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié samedi de "signe d'espoir" cet échange historique, appelant à poursuivre le travail pour "mettre en oeuvre les accords de Minsk".

"Cet échange de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine est un signe d'espoir (...) Cela vaut la peine de continuer à travailler dur pour mettre en oeuvre les accords de Minsk. Le gouvernement fédéral allemand est prêt à le faire", a-t-elle affirmé dans un communiqué diffusé sur Twitter par son porte-parole, Steffen Seibert.

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