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Ebola: les Etats-Unis envoient 3000 militaires au Libéria

Les Etats-Unis ont décidé d'apporter un soutien massif à la lutte contre l'épidémie d'Ebola qui ne cesse de prendre de l'ampleur en Afrique de l'Ouest. Obama va faire installer un centre de commandement à Monrovia, capitale du Libéria.

17 sept. 2014, 07:20
Barack Obama prévoit un dispositif semblable à celui déployé en 2010 en Haïti, après le tremblement de terre.

Barack Obama a annoncé mardi un vaste plan de lutte contre Ebola, appelant "à agir vite" face à l'épidémie pour éviter que des "centaines de milliers" de personnes ne soient infectées par le virus. Le plan américain prévoit notamment la construction de centres de traitement et des formations pour le personnel sanitaire.

"C'est une épidémie qui n'est pas seulement une menace pour la sécurité régionale, c'est une menace potentielle pour la sécurité mondiale si ces pays s'effondrent, si leurs économies implosent, si les gens paniquent", a averti M. Obama en présentant, mardi à Atlanta, les grandes lignes du plan d'action.

"Le monde a la responsabilité de faire plus", a-t-il martelé. Il a souligné que les Etats-Unis étaient prêts à jouer un rôle moteur face à une épidémie qui progresse "de façon exponentielle".

Le plan américain prévoit la mise en place d'un centre de commandement à Monrovia, la capitale du Libéria, pour coordonner les efforts de lutte. Il impliquera 3000 militaires. M. Obama a évoqué une démarche "similaire" à la réponse américaine après le tremblement de terre en Haïti en janvier 2010.

Le président américain a également annoncé la création d'un pont aérien "pour acheminer le personnel sanitaire et le matériel plus rapidement vers l'Afrique de l'Ouest", ainsi qu'une base intermédiaire au Sénégal pour "aider à distribuer l'aide sur le terrain plus rapidement".

Le personnel médical militaire américain prévoit de former à la lutte contre Ebola quelque 500 travailleurs de santé par semaine pendant environ six mois. Les centres de traitement seront construits au plus vite et ils compteront chacun cent lits.

Davantage de personnel

L'OMS estime que les trois pays les plus touchés, Guinée, Libéria et Sierra Leone, ont besoin de trois à quatre fois plus de personnels médicaux, soit environ 600 professionnels de la santé étrangers et au moins 10'000 locaux.

A ce jour, Cuba et la Chine ont fait savoir qu'ils enverraient du personnel médical en Sierra Leone. Cuba va déployer 165 médecins en octobre et la Chine enverra un laboratoire mobile avec 59 personnes afin d'accélérer les opérations de dépistage de la maladie. Les Chinois comptent déjà 115 personnels de santé dans ce pays, où ils financent un hôpital.

Selon le dernier pointage de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'épidémie a fait 2461 morts depuis mars en Afrique de l'Ouest, sur 4985 cas recensés.

Besoins accrus

"Il faut d'urgence un milliard de dollars pour éviter que l'épidémie d'Ebola se transforme en une catastrophe humanitaire majeure" ont pour leur part prévenu des responsables de l'ONU mardi à Genève. La fièvre hémorragique continue de se propager à une vitesse exponentielle en Afrique de l'Ouest.

"Il y a un mois, nous demandions cent millions. Aujourd'hui, les besoins sont estimés à dix fois plus, soit un milliard. Cela donne une idée de l'ampleur de la crise", a affirmé le coordinateur de l'ONU pour l'Ebola David Nabarro, à l'issue d'une réunion avec les donateurs.

Selon ses calculs, cet appel de fonds est couvert à hauteur de 30%. "De nouvelles aides sont annoncées chaque jour. Nous assistons à une manifestation remarquable de solidarité mondiale face à cette crise sans précédent", a-t-il ajouté. Il faut construire une coalition mondiale contre l'Ebola, a-t-il dit.

Les Etats-Unis ont soumis mardi à leurs 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution destiné à mobiliser les gouvernements contre la progression inquiétante de l'épidémie. Ce texte devrait être adopté lors d'une réunion d'urgence jeudi après-midi.

Déblocage de fonds

Les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, la Commission européenne, Cuba ont tous annoncé ces derniers jours des contributions importantes.

L'administration Obama a demandé de son côté au Congrès d'autoriser le déblocage de 88 millions de dollars pour la lutte contre Ebola, dont 58 millions pour accélérer la production du vaccin ZMapp et de deux autres traitements expérimentaux.

L'Agence américaine pour le développement international (USAID) va par ailleurs participer à un programme de distribution de kits de protection à 400'000 foyers libériens exposés à la maladie.

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