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DSK reconnaît «une faute morale»

20 sept. 2011, 11:22

Drame en trois actes: contrition, explication, accusation. Pour sa première prise de parole publique depuis son arrestation à New-York le 14 mai pour des accusations d'«agression sexuelle, tentative de viol et séquestration», Dominique Strauss-Kahn a livré hier soir sur TF1 sa version de l'affaire, présenté ses excuses à sa famille, ses amis et aux Français, et instillé un soupçon de manipulation.

Sur le plan politique, il a confirmé que, s'il avait souhaité effectivement se présenter à l'élection présidentielle de 2012, il avait désormais renoncé à cette ambition. «J'ai manqué mon rendez-vous avec les Français», a-t-il déploré.

Relation non tarifée

Avant d'en arriver là, DSK s'est expliqué sur l'affaire du Sofitel. «Ce qui s'est passé est non seulement une relation inappropriée, mais une faute (…) C'est plus grave qu'une faiblesse, c'est une faute morale dont je ne suis pas fier. Je la regrette tous les jours et je crois que je n'ai pas fini de la regretter», a commencé DSK, reconnaissant implicitement une relation non tarifée avec Nafissatou Diallo, mais contestant totalement sa version des faits.

Tombé dans un piège?

Brandissant à de nombreuses reprises le rapport du procureur Cyrus Vance ayant mené à la levée des charges contre lui, DSK l'a martelé à plusieurs reprises: «Il ne m'accuse en rien en matière de traces ou de blessures (…) Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni agression, ni aucun acte délictueux.» Dominique Strauss-Kahn se présente en fait en victime de Nafissatou Diallo, dans le sens où cette dernière aurait cherché à lui soutirer de l'argent. Elle a déposé plainte au civil. «L'existence de cette procédure montre bien les motivations financières», a-t-il accusé, avant de s'interroger sur une possible manipulation, sans porter d'accusations explicites.

Depuis le début de l'affaire, ses amis pointaient les «zones d'ombre». Hier soir, DSK s'est fait un peu plus menaçant. Est-il tombé dans un piège? «Possible». A-t-il été victime d'un complot? «Nous verrons». «Des informations ont été données à Kenneth Thompson [l'avocat de Nafissatou Diallo] sur les circulations dans l'hôtel et le procureur dit que ce n'est pas lui qui les a données. Je voudrais savoir pourquoi», a glissé DSK.

Et maintenant? Les amis qui l'ont vu récemment ont tous souligné le besoin de DSK de «se reconstruire». Personnellement d'abord, politiquement ensuite. «Je vais d'abord me reposer, retrouver les miens, prendre le temps de réfléchir», a-t-il dit. «Mais toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public et on verra».

Cruauté de la situation

La route est encore longue. Un sondage publié hier par le «Journal du dimanche» indique que 53% des Français souhaitent le voir se retirer de la vie politique. Espoir déçu. Mais dans le même temps, 64% d'entre eux attendent qu'il livre son diagnostic de la crise financière. Pour DSK, la porte est entrouverte. Il ne la franchira vraisemblablement pas pour l'élection présidentielle, ou alors ponctuellement et de façon discrète pour ne pas perturber le cours du scrutin comme il a déjà perturbé celui des primaires. Hier soir, il a assuré qu'il ne s'immiscerait pas dans la campagne.

C'est toute la cruauté de la situation pour Dominique Strauss-Kahn. L'environnement économique actuel est celui dont ses soutiens avaient rêvé pour son retour. Un monde bouleversé par une crise financière sans précédent et un expert mondialement reconnu pour la régler. Mais il y a eu cette «attitude inappropriée». Et c'est désormais vers d'autres socialistes que doivent se tourner les sympathisants de gauche pour porter leurs espoirs de battre Nicolas Sarkozy l'année prochaine.

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