«Nous aimons la mort, vous aimez la vie.» La phrase attribuée à Oussama ben Laden, et systématiquement reprise par les terroristes depuis lors, résume en soi l’objectif final de tout djihadiste: mourir. Mais attention, avertit Olivier Roy, qui publie cette semaine «Le djihad et la mort» (Editions du Seuil): «La mort du terroriste n’est pas une possibilité ou une conséquence malheureuse de son action, elle est au cœur de son projet.» L’islamologue français donnait une conférence jeudi à l’Université de Fribourg, à l’invitation de l’Institut Religioscope et avec le soutien du Centre suisse islam et société.
«En fait, le terrorisme n’est pas nouveau. Pas plus que le djihad, qui ponctue toute l’histoire de l’islam. Ce qui est nouveau, c’est que depuis 1995, avec Khaled Kelkal (réd: groupe islamique armé) jusqu’à l’attentat de Nice cette année, et jusqu’au suicide d’un Syrien cette semaine dans une prison allemande, pratiquement tous les terroristes...