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Dizaines de milliers de manifestants contre Loukachenko à Minsk

Des dizaines de milliers de Bélarusses manifestaient à nouveau dimanche à Minsk pour dénoncer la réélection du président Alexandre Loukachenko, selon des journalistes de l’AFP. Le dirigeant est confronté depuis presque un mois à un mouvement de protestation inédit.

06 sept. 2020, 16:12
/ Màj. le 06 sept. 2020 à 17:11
Brandissant les couleurs blanches et rouges de l'opposition, la foule a convergé depuis différents quartiers de la capitale bélarusse vers le centre-ville.

Des dizaines de milliers de Bélarusses ont de nouveau défilé dimanche à Minsk à l'appel de l'opposition qui réclame le départ du président Alexandre Loukachenko. Ils ont manifesté malgré l'impressionnant déploiement de forces de l'ordre et de l'armée dans la capitale.

Le chef de l'Etat de 66 ans, au pouvoir depuis 26 ans et dont la réélection du 9 août est contestée, continue lui d'exclure tout dialogue et recherche le soutien de Moscou.

 

 

Parfois aux son des tambours, toujours drapés des couleurs rouges et blanches de l'opposition, les manifestants sont partis en début d'après-midi en cortège des différents quartiers de Minsk pour se réunir progressivement, jusqu'à former deux impressionnants défilés sur des boulevards convergeant vers le centre.

"Tribunal!"

Criant des slogans comme "Tribunal!" ou "Combien vous payent-ils?" à destination des forces de l'ordre, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le palais de l'Indépendance, la résidence de M. Loukachenko protégée par un important dispositif de sécurité.

 

 

Selon des journalistes de l'AFP, la mobilisation était supérieure à celle des précédents week-ends, et plus de 100'000 Bélarusses défilaient.

Comme la semaine dernière, les forces de l'ordre ont été déployées en masse, avec des canons à eau et même l'armée et des véhicules blindés autour de bâtiments stratégiques. Les stations de métro ont été fermées avec des barrières et des barbelés.

75 arrestations

L'ONG de défense des droits de l'Homme Viasna a fait état de 75 manifestants interpellés. D'autres manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes du pays, notamment à Grodno (ouest) où des échauffourées ont éclaté avec la police.

"Pourquoi le président légalement élu se trouve réfugié à l'étranger?", demandait à l'AFP Nikolaï Diatlov, un employé de banque de 32 ans, faisant référence à la cheffe de file de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui revendique la victoire à la présidentielle et a trouvé refuge en Lituanie sous la pression au lendemain de l'élection du 9 août.

Loin de sembler reculer, le régime d'Alexandre Loukachenko a pourtant répondu par de nouvelles arrestations à la mobilisation des étudiants, qui ont multiplié les actions et se sont mis en grève après la rentrée du 1er septembre.

Plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtées dans la semaine, une réponse répressive qui touche aussi les journalistes bélarusses dont une vingtaine ont été interpellés.

Appel à l'unité

"Souvenez-vous que nous sommes forts tant que nous sommes unis", a déclaré dans un court message Svetlana Tikhanovskaïa, qui a par ailleurs appelé la communauté internationale à sanctionner M. Loukachenko et à envoyer une mission de l'ONU pour "documenter" les violations des droits humains dans le pays.

 

 

La répression avait été particulièrement brutale dans les premiers jours suivants l'élection: au moins trois personnes avaient été tuées, des dizaines blessées et plus de 7000 interpellées durant les premières manifestations. De nombreux cas de tortures et de mauvais traitements avaient aussi été documentés.

Depuis, les arrestations massives sont moins nombreuses mais le régime multiplie les pressions visant des travailleurs en grève ou des figures de l'opposition, dont plusieurs se sont réfugiés à l'étranger par crainte d'une arrestation.

L'une d'entre elles, Olga Kovalkova, a déclaré samedi avoir trouvé refuge en Pologne après avoir été menacée par les services secrets bélarusses.

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