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Dix-huit mois avec sursis requis contre Villepin

21 oct. 2009, 12:01

Le procureur de Paris a requis hier une peine de 18 mois de prison avec sursis et une amende de 45 000 euros (68 000 francs) contre l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin dans le procès de la machination politique Clearstream. Dominique de Villepin a réagi en déclarant se sentir «pendu à un croc de boucher».

«Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue», a aussitôt réagi Dominique de Villepin, reprenant une expression attribuée dans le passé au président français à propos de cette affaire. Dominique de Villepin, principale personnalité inculpée, est poursuivi pour avoir participé en 2004 à une manipulation visant à déstabiliser Nicolas Sarkozy, alors son rival à droite dans la course à la présidentielle de 2007.

Des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, avaient été ajoutés sur des listings bancaires de l'institution financière luxembourgeoise Clearstream, ensuite transmis à la justice. Il s'agissait de les discréditer en faisant croire qu'elles détenaient des comptes occultes et avaient perçu des pots-de-vins dans une vente d'armements.

Le procureur «n'a pas dit la réalité des faits, je ne crois pas non plus qu'il ait dit la vérité du droit», a déclaré Dominique de Villepin devant la presse à l'issue de l'audience. L'un de ses avocats, Me Olivier Metzner, a laissé entendre que ces réquisitions avaient une dimension politique.

L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a quant à lui estimé que le réquisitoire était une «démonstration implacable» de la complicité de Dominique de Villepin.

Selon lui, le procureur «a démontré a minima» qu'à partir de juillet 2004, «Dominique de Villepin savait, et a laissé faire cette action frauduleuse par son inaction». Le procureur Jean-Louis Marin a estimé que Dominique de Villepin avait pris conscience de la manipulation et s'en était rendu «complice» par son silence. Poursuivi notamment pour «complicité de dénonciation calomnieuse», il risquait jusqu'à cinq ans de prison et 10 ans d'inéligibilité.

«Ce procès n'est pas un procès politique», s'était défendu le procureur au début de son réquisitoire. Par ailleurs, le procureur a requis 18 mois de prison ferme à l'encontre du mathématicien Imad Lahoud, auteur des faux listings, et de l'ex-vice-président du groupe aéronautique EADS, Jean-Louis Gergorin, qui les avait remis, anonymement, à la justice. /ats-afp

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