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Deux regards très contrastés sur la question palestinienne

23 sept. 2011, 11:25

«Notre cause est juste, même s'il s'agit d'atrocités.» L'avocat et politicien Jacob Sabo ne cache pas ses opinions. Membre du parti sioniste Shinui (Mouvement pour le changement), il s'oppose aux mouvements religieux et affiche son libéralisme et son soutien au libre marché. Il fait partie du législatif de la ville de Kiryat Ono, 35 000 habitants, près de Tel Aviv. Extraits d'une longue interview.

Qu'avez-vous à dire de la crise économique actuelle d'Israël, marquée par le fossé grandissant entre les 10% qui vivent au sommet de l'échelle sociale et le reste?

Les riches ont marginalisé les pauvres, alors que les colons et les juifs orthodoxes bénéficient d'énormes budgets. Israël devrait restreindre ces budgets.

Et celui de l'armée?

L'armée, c'est notre vache sacrée. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir une armée faible. En boxe, on peut perdre un round, et mettre l'adversaire K.-O. avant la fin du match. Nous ne pouvons nous permettre de perdre un round, pas un seul! Si vous perdez un round, vous n'avez plus d'autre occasion... Certains le formulent ainsi: «Vous devez être féroces, afin que «les autres» n'osent même pas lancer une guerre.» Nous avons une approche politique et sociologique darwiniste: il faut être le plus apte pour survivre. Avant la guerre de 1939, nous pouvions avoir raison, mais le plus fort nous a écrasés. Donc soyons forts pour nous imposer, sinon nous serons vaincus.

Entre décembre 2008 et janvier 2009, l'armée israélienne a tué 1400 Palestiniens à Gaza, alors que les missiles lancés par le Hamas ont tué une trentaine de personnes. Qu'en dites-vous?

Les chiffres sont une question technique. La souffrance, la crainte quotidienne d'un missile qui peut vous tomber sur la tête doit être éloignée à tout prix, ce n'est pas une question de nombre. Des deux côtés, il y a de la misère et de l'angoisse. Personne ne peut mesurer les expériences traumatisantes. Les civils ont peur: ils peuvent mourir à chaque minute.

Comment les Palestiniens peuvent-ils accepter ce point de vue?

Le fait que l'Etat d'Israël commette des fautes, de grosses fautes - je ne crois pas qu'il s'agisse d'atrocités - ne diminue pas le fait que nous défendons la bonne cause. Et même s'il s'agissait d'atrocités, notre cause est juste. Je le dis comme fils de survivants de l'Holocauste qui comprend la nécessité de la sécurité. / tbu

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