Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Deuil national en Turquie après le drame minier

La Turquie a décrété un deuil national de trois jours, après l'effondrement d'une mine de charbon à l'ouest du pays. Un dernier bilan fait état de 235 morts. Des centaines de mineurs sont toujours piégés sous terre.

14 mai 2014, 18:34
787 personnes au total se trouvaient dans la mine au moment de l'explosion.

Les secouristes continuaient mercredi de retirer vicitmes et blessés d'une houillère turque où a éclaté un incendie mardi. Le bilan de la catastrophe, encore provisoire, fait état de 238 tués. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui s'est fait prendre à partie sur place, a décrété un deuil national de trois jours.

L'accident a également blessé 80 personnes, dont quatre grièvement. Plus d'une centaine de mineurs seraient encore piégés dans la mine, à Soma, à 120 kilomètres au nord-est d'Izmir.

Selon le ministre de l'Energie, Taner Yildiz, 363 mineurs ont été sauvés dans la mine où une explosion a eu lieu mardi après-midi provoquant un incendie. "Nos espoirs diminuent de plus en plus" pour retrouver des survivants", a indiqué M. Yildiz.

"Quatre équipes de sauveteurs travaillent à l'intérieur de la mine. Le feu crée des problèmes, mais de l'oxygène est injecté dans les puits qui n'ont pas été touchés", a expliqué M. Yildiz.

Injection d'oxygène

L'incendie, intervenu mardi après 15h (14h en Suisse), continuait en sous-sol. Ce qui gêne les opérations de secours, a dit le ministre.

L'explosion à Soma a eu lieu au moment du changement d'équipes, ce qui laisse planer une certaine incertitude sur le nombre exact de mineurs dans la mine au moment de l'explosion. Le ministre de l'Energie a déclaré mardi soir que 787 mineurs se trouvaient alors dans la mine.

Un deuil national de trois jours a été décrété dans le pays, a annoncé le cabinet du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Condoléances par le Conseil fédéral

Le chef du gouvernement a lui annulé une visite en Albanie prévue ce mercredi pour se rendre sur les lieux de la catastrophe. Le président turc Abdullah Gül a lui annulé un voyage en Chine prévu jeudi afin d'aller lui aussi à Soma.

Plusieurs dizaines d'habitants en colère ont manifesté à Soma contre le Premier ministre, l'appelant à démissionner, a indiqué une agence de presse turque. Des manifestants s'en sont pris à son véhicule officiel malgré un dispositif policier, lui donnant des coups de pieds, selon l'agence.

La police a elle fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau à Ankara contre des centaines d'étudiants. Une autre manifestation a eu lieu à Istanbul.

En Suisse, le Conseil fédéral présente ses condoléances au gouvernement et au peuple turc, a indiqué mercredi son porte-parole, André Simonazzi.

Enquête parlementaire

A Rome, le pape François, au sortir de son audience générale hebdomadaire, a appelé les fidèles catholiques du monde à prier pour les mineurs turcs tués dans l'accident. "Que le Seigneur accueille les défunts dans sa maison et donne réconfort à leurs proches", a déclaré le souverain pontife.

Le ministère du Travail a déclaré mardi soir que ses inspecteurs avaient effectué régulièrement des visites dans la mine de Soma. La dernière date du mois de mars et aucune irrégularité n'avait alors été notée.

Mais le Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque) a vu voici trois semaines sa demande d'enquête parlementaire sur les conditions de travail et de sécurité dans la région des houillères de Soma rejetée par le parti AKP au pouvoir, a déclaré un député CHP, Hursit Günes.

"Je vais renouveler aujourd'hui cette demande d'enquête parlementaire. Si le gouvernement a été averti de la situation et n'a rien fait, les gens vont être en colère, évidemment. L'opposition avait prévenu. Mais il règne une léthargie incroyable dans ce domaine", a dit Hursit Günes. M. Erdogan a lui rejeté les critiques concernant une éventuelle négligence de son gouvernement islamo-conservateur.

1000 décès en dix ans

Dans un communiqué, la compagnie minière privée Soma Komur a estimé que l'effondrement était "un accident tragique. (...) L'accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections, mais nous avons réussi à intervenir rapidement".

En 2012, l'Organisation internationale du travail (OIT) déclarait que la Turquie avait, en Europe, le taux le plus élevé de mortalité sur les lieux de travail, et, au plan mondial, le troisième rang le plus élevé. Entre 2002 et 2012, plus de 1000 mineurs turcs ont perdu la vie sur leur lieu de travail, selon l'OIT.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias