Les négociations de l'ONU sur le climat risquent d'échouer si leur rythme ne s'accélère pas, a déclaré hier un responsable de l'ONU après une session peu fructueuse à Bonn, en Allemagne. Ces discussions visent à préparer le terrain à un nouveau traité, censé être adopté en décembre à Copenhague.
La conférence préparatoire de Bonn sur le climat, qui réunissait 180 pays, dont la Suisse, du 10 au 14 août, s'est achevée sans progrès tangibles sur les réductions de gaz à effet de serre à répartir entre pays riches et pauvres, ni sur l'aide devant permettre aux pays en développement de s'adapter aux changements climatiques.
«Si nous continuons à cette allure, nous n'y arriverons pas», a dit le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Yvo de Boer, lors d'une conférence de presse. Il n'a signalé que des «progrès sélectifs» à Bonn.
Les pays en développement ont accusé les Etats riches de ne pas donner suffisamment l'exemple en procédant à de fortes baisses de leurs émissions et de chercher à faire porter aux pauvres une trop grande part du fardeau sans leur fournir l'aide et les technologies nécessaires.
«Nous rencontrons toujours les mêmes problèmes qui nous freinent», a déclaré à Reuters le représentant chinois pour le climat, Yu Qingtai. Il a assuré que la Chine était disposée à voir plafonner ses émissions mais a insisté sur la nécessité de donner la priorité à la lutte contre la pauvreté.
L'Union européenne, qui a annoncé des réductions comptant parmi les plus importantes, a aussi critiqué les offres présentées en moyenne par les pays en développement. «Elles sont gravement insuffisantes», a déploré Anders Turesson, principal négociateur de la Suède, qui exerce la présidence tournante de l'UE. Il a ajouté que les pays en développement devaient faire preuve de plus d'engagement.
Les gros pollueurs se sont engagés le mois dernier en Italie à limiter le réchauffement mondial à un maximum de deux degrés C par rapport à l'ère préindustrielle. /ats