Plusieurs milliers de Turcs sont à nouveau descendus dans les rues dans la nuit de dimanche à lundi pour protester contre la tentative de coup d'Etat militaire de vendredi. Le premier ministre turc Binali Yildirim a fait une apparition surprise sur une place à Ankara.
Il a exhorté ses concitoyens à rester mobilisés. "Le jour, allons travailler. Le soir, après le travail, poursuivons notre veille sur les places publiques", a-t-il lancé sur la place Kizilay, où des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants se sont rassemblés, agitant des drapeaux turcs et brandissant des portraits du président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
"Ceux qui attaquent leur propre peuple avec des chars d'assaut ne peuvent pas être des soldats turcs. Ces gens-là sont des monstres, des terroristes qui ont revêtu l'uniforme militaire et ils en paieront le prix le plus lourd", a poursuivi M. Yildirim, au sujet des putschistes.
A Istanbul, des milliers de Turcs étaient à nouveau présents sur la place Taksim.
Répression
Au moins 290 personnes ont été tuées pendant la tentative de coup d'Etat d'un groupe de membres des forces armées dans la nuit de vendredi à samedi, selon un bilan officiel communiqué dimanche.
Les autorités turques attribuent le putsch à des militaires proches du prédicateur Fetullah Gülen, ex-allié de M. Erdogan, dont il est devenu la bête noire. Elles ont multiplié les coups de filet dans les rangs de l'armée et de la justice. Le ministre de la justice Bekir Bozdag a ainsi révélé dimanche que 6000 personnes étaient en garde à vue.
Par ailleurs, quelque 800 membres des forces spéciales de la police étaient en cours de déploiement dans la nuit à Istanbul afin de sécuriser les points sensibles de la mégalopole, a rapporté tôt lundi l'agence de presse proche du gouvernement, Anadolu.