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Des «liquidateurs» y sont retournés

18 mars 2011, 09:10

Vingt-cinq ans après la catastrophe de Tchernobyl, d'anciens «liquidateurs» soviétiques ne regrettent pas d'avoir participé aux travaux d'urgence sur le site au prix de leur santé. Et ce même si le drame du Japon ne fait que confirmer pour certains que le nucléaire «ne devrait pas exister».

«Je ne regrette pas d'y être allé», dit Lev Falkovski, 73 ans. «Je regrette d'y avoir perdu ma santé, mais c'était mon travail», ajoute cet homme qui déclare souffrir de divers problèmes cardiaques imputés par les médecins aux radiations reçues.

Envoyé sur le site en juin 1986, quelques semaines après l'explosion le 26 avril du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire soviétique, M. Falkovski - 46 ans à l'époque - fait partie des milliers de «liquidateurs» soviétiques qui ont perdu leur santé, et parfois leur vie.

«A Tchernobyl, les liquidateurs recevaient partout une dose (de radiation) bien plus élevée que la norme», souligne-t-il. Igor Ostretsov, 72 ans, ne regrette pas non plus de s'être battu contre la catastrophe, malgré l'arythmie cardiaque et les «problèmes de cancer» apparus dès 1987, sur lesquels il ne veut pas donner davantage de détails.

«Bien sûr, j'y retournerais», assure-t-il. Employé à l'époque dans le domaine du nucléaire, il dit d'ailleurs s'être rendu sur le site en connaissance de cause. «Avant d'y aller, j'ai lu tout ce que j'ai pu sur le sujet, et j'ai essayé de suivre les règles» de précaution, explique-t-il.

Un ingénieur ukrainien, Anatoli Gritsak, 62 ans, qui travaillait à la centrale le soir où elle a explosé, raconte au contraire n'avoir pas été vraiment informé de la situation.

«On nous a dit que c'était un petit incident. (...) On nous a juste dit de prendre de l'argent, nos papiers, quelques vêtements... On nous a tous trompés et il n'y a pas eu de panique», raconte cet homme, amputé des deux jambes. Mais il affirme ne pas savoir si cela était lié aux radiations.

Vingt-cinq ans après, au moment même où au Japon un séisme et le tsunami ayant suivi font planer la menace d'un nouveau «Tchernobyl», certains liquidateurs jugent qu'il faudrait en finir avec cette énergie. «L'énergie atomique contemporaine ne devrait pas exister. J'espère que les évènements au Japon vont éveiller les consciences et que les gens vont comprendre les dangers» du nucléaire, dit M. Ostretsov.

Alors que le drame suscite un débat dans d'autres pays, les autorités russes ont clairement indiqué qu'elles ne comptaient pas remettre en cause ce secteur. La Russie y reste une des principales puissances mondiales.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a d'ailleurs donné son feu vert à un projet de construction d'une centrale nucléaire au Bélarus. Mercredi, le président russe Dmitri Medvedev assurait ne pas vouloir abandonner le projet de construction d'une autre centrale en Turquie. /ats-afp

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