C'était il y a quelques jours, à la lisière de Kobané. Dans le clair-obscur, un blessé kurde surgit à travers les barbelés, à moitié comateux. "Appelez le 112 (réd: numéro d'urgence) !", supplie son accompagnateur. "Oublie le 112, je m'occupe de lui!", répond une voix sortie d'un buisson. Le médecin providentiel s'appelle Xalid Amedi, un chirurgien kurde d'Iran. Exilé depuis 22 ans en Europe, il s'est précipité au chevet de Kobané quand les djihadistes de l'Etat islamique ont lancé, le 16 septembre, leur assaut sur la ville martyre. "Par solidarité envers mon peuple", dit-il. Installé côté turc, il répare nuit et jour des mains, des bustes, des pieds atrophiés par les obus de l'EI.
Ce soir-là, son nouveau patient, un combattant kurde syrien de 25 ans, a reçu un tir de Doshka dans la jambe droite. Xalid s'empresse de l'acheminer jusqu'à une clinique de campagne de Suruç, première ville après...