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Des combats font une centaine de morts dans l'ouest de la Côte d'Ivoire

03 avr. 2011, 08:58

La bataille d'Abidjan s'est poursuivie samedi entre les forces du président sortant Laurent Gbagbo, qui ne s'est pas rendu malgré les injonctions de plusieurs pays, et celles d'Alassane Ouattara. Les deux camps sont accusés par l'ONU de massacres dans l'ouest.

Selon la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), 330 personnes ont été tuées en début de semaine à Duékoué (ouest), la plupart par des éléments des forces pro-Ouattara. Plus d'une centaine ont été tuées par des mercenaires de Laurent Gbagbo, avant que Duékoué ne tombe  mardi entre les mains des Forces républicaines d'Alassane Ouattara.

Il s'agirait des tueries comptant parmi les plus graves depuis une décennie de crise politico-militaire en Côte d'Ivoire.

«Il y a eu 330 personnes tuées à Duékoué de lundi à mercredi», soit juste avant et juste après la prise de la ville», a expliqué Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci. «La plupart ont été exécutées par les chasseurs traditionnels des Forces républicaines pro-Ouattara (FRCI)».

«Les miliciens ne sont pas des civils. A partir du moment où ils sont armés, ils sont considérés comme des combattants. Il faut éviter toute confusion», a réagi un porte-parole des FRCI.

«Il est trop hâtif et hasardeux d'annoncer des chiffres, d'accuser qui que ce soit ou de situer les responsabilités», a précisé la porte-parole d'Alassane Ouattara, Anne Ouloto. «Il faut attendre les résultats de la commission d'enquête de l'ONU», selon elle.

Exécutions en cours
La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a affirmé que «plus de 800 personnes ont été exécutées» à Duékoué, non en un seul jour mais depuis le second tour de la présidentielle fin novembre 2010, soit au début de la crise.

«Nous avons des retours réguliers que les exécutions se poursuivent», a déclaré un responsable du bureau Afrique de la FIDH. «Depuis mardi, des individus en armes sont entrés dans les quartiers, ont séparé les mâles des femmes et procédé à des exécutions. Il y aurait une ou deux bandes armées sous le contrôle des FRCI», a encore ajouté un porte-parole de la FIDH.

Tirs autour du palais présidentiel
A Abidjan, des tirs nourris d'armes lourdes, notamment de mortiers, ont été entendus samedi dans le quartier du palais présidentiel. D'intenses tirs ont retenti aussi près du camp militaire d'Agban, dans le quartier d'Adjamé (nord).

Le camp Gbagbo a affirmé vendredi avoir repoussé une première  offensive des forces rivales sur le palais présidentiel et la résidence de Laurent Gbagbo.

L'entourage du président sortant a assuré samedi que Laurent Gbagbo se trouvait toujours avec sa famille dans sa résidence de Cocody (nord d'Abidjan) et qu'il n'a nullement l'intention d'«abdiquer».

Dans de nombreux quartiers de la ville, les pillages se sont poursuivis et la panique s'est emparée de certains habitants. Dans le quartier du Plateau, Quatre casques bleus de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) ont été «grièvement blessés» alors qu'ils effectuaient une «mission humanitaire», selon les Nations unies.

Un «conflit politique» pour l'ambassadeur suisse
Les appels pour le départ de Laurent Gbagbo se multiplient. Pour le  ministre français des affaires étrangères Alain Juppé, le président  sortant vit «ses derniers jours de chef d'Etat». Pour Londres, Laurent Gbagbo doit «démissionner pour éviter un bain de sang plus important», et les deux camps doivent faire preuve de «retenue».

«Nous suivons la situation d'heure en heure, nous faisons tous nos efforts pour qu'elle se stabilise, que le président Ouattara puisse véritablement s'installer au pouvoir et entreprendre une politique de reconstruction et de réconciliation nationale», selon Alain Juppé.

L'ambassadeur de Suisse en Côte d'Ivoire, David Vogelsanger, a indiqué samedi soir à la Radio Suisse romande qu'«il ne voyait pas de détermination ni chez les pro-Gbagbo ni chez les pro-Ouattara de  détruire des groupes ethniques». Il a qualifié la crise de «conflit  politique» et non de «guerre civile». Il a indiqué que les bureaux de l'ambassade suisse à Abidjan étaient fermés depuis jeudi. /ats

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