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Démission du premier ministre demandée par deux tiers des japonais

18 avr. 2011, 16:16

Près de sept Japonais sur dix réclament la démission du premier ministre, Naoto Kan. Et autant approuveraient la création d'un impôt spécial pour financer la reconstruction des zones dévastées par le séisme et le tsunami du 11 mars dernier, selon un sondage diffusé lundi par le quotidien «Nikkei».

Une proportion similaire des personnes interrogées juge inacceptable la réponse du gouvernement à l'accident nucléaire dans la centrale de Fukushima-Daiichi, dont la gravité a été portée la semaine dernière au niveau 7, le niveau maximal sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES), le même que l'accident de Tchernobyl en 1986.

Dimanche, Tepco, l'opérateur de la centrale, a estimé qu'il faudrait près de trois mois avant d'assister à une baisse sensible de la radioactivité autour du site et entre six et neuf mois pour mettre à l'arrêt les réacteurs.

Mais la reconstruction complète pourrait prendre encore plus de temps alors que les travaux n'ont pas encore débuté pour remettre en état les bâtiments et les infrastructures balayés par le terrible tremblement de terre, d'une magnitude 9, et le tsunami qui ont  dévasté la côte nord-est du pays et fait plus de 13'000 morts et des dizaines de milliers de sans-abri.

L'aptitude de Kan mise en cause

Les coûts des seuls dégâts matériels sont estimés à quelque 300  milliards de dollars. Le secrétaire général du Parti démocrate (PDJ, au pouvoir), Katsuya Okada, a estimé dimanche qu'une hausse des impôts serait nécessaire pour couvrir le financement de la  reconstruction.

Sur le plan politique, une large majorité des sondés pour le compte du quotidien «Nikkei» juge que Naoto Kan devrait quitter son poste de Premier ministre. Au Parlement, le chef du gouvernement japonais, et son aptitude à diriger le pays en pleine crise, ont de nouveau fait l'objet de critiques lundi.

«Le premier ministre Kan travaille beaucoup, et il doit faire l'expérience de difficultés. Mais de nombreuses personnes se posent des questions sur sa capacité à diriger. Lui pense peut-être en avoir l'aptitude, mais malheureusement, ils sont 70 à 80% à déclaré qu'il en est dépourvu», a attaqué Masashi Waki, député du Parti démocratique libéral (LDP), la principale formation de l'opposition.

Pour sa défense, Naoto Kan a redit que la crise à laquelle le Japon était confronté depuis le 11 mars était sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. «Nous devons persister dans notre stratégie sur les deux fronts (la reconstruction et l'accident nucléaire), et je veux faire tout ce qui est possible sur ces deux fronts», a-t-il ajouté.

Un fardeau à partager
Le gouvernement prépare un collectif budgétaire de l'ordre de 50  milliards de dollars. «En même temps que nous revoyons toutes nos  dépenses et tous nos revenus, chacun devra partager ce fardeau», a  prévenu le ministre adjoint des Finances, Fumihiko Igarashi.

D'après le sondage Nikkei, l'opinion soutiendrait majoritairement (60%) l'idée, avancée par Naoto Kan, d'un gouvernement d'union entre le PDJ et le LDP, qui a rejeté l'offre. Ils sont 27% d'un avis contraire.

Les politologues jugent improbable que Kan, qui a pris la tête du  gouvernement en juin dernier, devenant le cinquième premier ministre  du Japon depuis 2006, s'efface rapidement et estiment qu'il pourrait  obtenir l'apport nécessaire de voix de l'opposition au Sénat, la chambre haute.

L'opinion ne comprendrait pas en effet que l'opposition bloque à des fins politiciennes l'adoption de budgets spéciaux nécessaires à la reconstruction./ats

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