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Décès de Joao Gilberto, un des pères de la bossa nova

Joao Gilberto, le Brésilien père de la bossa nova, est décédé.

06 juil. 2019, 23:03
Joao Gilberto sur la scène d'Ibirapuera Park, à Sao Paulo, en 2008.

Le Brésilien Joao Gilberto, une des légendes de la bossa nova dont la voix douce susurrant "The Girl of Ipanema" continue de bercer les coeurs près de 60 ans après son enregistrement, est décédé, a annoncé samedi son fils Joao Marcelo sur Facebook. Il avait 88 ans.

"Mon père est décédé. Son combat était noble, il a tenté de conserver sa dignité alors qu'il perdait son autonomie", a écrit Joao Marcelo à propos de l'icône qui vivait ruiné et solitaire à Rio. Les causes de la mort n'ont pas été précisées.

Guitariste et chanteur intimiste de l'âme brésilienne, il s'est produit sur les plus grandes scènes du monde, dont le Montreux Jazz Festival. Parmi ses nombreux morceaux d'anthologie, figurent Desafinado, Garota de Ipanema, Chega de saudade, Rosa Morena, Corcovado, Aquarela do Brasil. Avec Joao Gilberto, le pianiste compositeur Tom Jobim et le poète-diplomate Vinicius de Moraes, la saudade (nostalgie) a fait irruption sur les ondes, à l'été 1958.

Né le 10 juin 1931 à Juazeiro, dans l'Etat de Bahia (nord-est), Joao Gilberto Prado Pereira de Oliveira découvre la musique avec sa première guitare, à l'âge de 14 ans.

Quatre ans plus tard, "Joaozinho" quitte son village natal pour Salvador de Bahia où on peut l'entendre sur les ondes de la radio locale et, à 19 ans, se retrouve à Rio de Janeiro. Il y joue dans une petite formation, Garotos da Lua, avec laquelle il fait ses premiers enregistrements et, en 1957, se fait connaître comme guitariste sur un disque de Elizeth Cardoso, Cançao do Amor Demais, composé par Tom Jobim et Vinicius de Moraes.

Tout commence avec "Chega de saudade"

En août 1958, son 33 tours "Chega de Saudade" marque le point de départ de sa carrière et celui de la bossa nova ("nouveau truc"). Le public est sous le charme de sa voix chuchotante, des harmonies de Jobim et des paroles de Moraes. Deux autres albums de Joao Gilberto sortent en 1960 et 1961 avec outre des compositions de Jobim et Moraes, celles d'autres comme Dorival Caymmi, Carlos Lyra, Roberto Menescal.

A partir de 1962 et pendant près de 20 ans, le guitariste-chanteur vit à New York avec un intermède de deux ans au Mexique. Il travaille avec Jobim et des jazzmen comme le saxophoniste Stan Getz qui avoue être tombé amoureux de sa musique, dès les premières notes entendues.

Perfectionniste à l'extrême, Joao attend 1970 pour sortir un nouvel album, Ela é Carioca. Il reste généralement fidèle à Jobim mais collabore aussi avec Gilberto Gil, Caetano Veloso, Maria Bethania notamment, mêlant bossa nova, samba, chansons et dialogues.

Un Grammy en 2001

En 2001, il remporte à Los Angeles le Grammy du meilleur artiste dans la catégorie Musiques du monde pour son album "Joao: Voz e Violao", succédant à ses compatriotes Milton Nascimento, Gilberto Gil et Gaetano Veloso. Son succès semble éternel: en août 2008, les billets de ses concerts pour le 50e anniversaire de la bossa nova sont épuisés en moins d'une heure.

Il a fini sa vie en solitaire et ruiné, pris dans un conflit entre deux de ses enfants, son fils Joao Marcelo et sa fille Bebel, d'une part, et sa dernière épouse dont il vivait séparé, Claudia Faissol, une journaliste 40 ans plus jeune que lui et mère de sa fille adolescente.

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