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De l'eau contaminée retrouvée à l'extérieur de la centrale

De l'eau fortement radioactive s'est échappé des bâtiments des réacteurs, a reconnu hier Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur de la centrale de Fukushima. La fuite fait craindre une pollution massive autour du site et dans l'océan Pacifique.

29 mars 2011, 10:11

C'est la première fois que les ingénieurs de Tepco décèlent de l'eau polluée à l'extérieur. L'eau contaminée a inondé des tunnels techniques sous la salle des machines des réacteurs 1, 2 et 3.

«Nous avons retrouvé de l'eau dans des puits de regard d'une tranchée souterraine débouchant à l'extérieur du bâtiment du réacteur 2, avec un niveau de radioactivité supérieur à 1000 millisieverts par heure», a indiqué hier Tepco. Les puits de regard des trois tunnels sont situés à 60 mètres environ de l'océan Pacifique, a reconnu Tepco, qui effectue des vérifications pour voir si l'eau a été en contact avec la mer.

Un taux d'iode radioactif 1150 fois supérieur à la norme légale a été mesuré dans l'eau de mer prélevée à 30 mètres des réacteurs 5 et 6. La radioactivité pourrait venir des réacteurs 1 à 4, très endommagés. Le pompage sera compliqué. Les techniciens doivent transférer l'eau dans des réservoirs sans s'exposer aux radiations.

Du plutonium a aussi été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale, selon Tepco. Le plutonium proviendrait du combustible d'un des réacteurs qui ont été endommagés par le séisme du 11 mars et le tsunami qui a suivi.

Environ 500 personnes travaillent sur le site. Elles injectent toujours de l'eau douce à l'aide de pompes électriques dans les réacteurs. Trois employés exposés jeudi à d'importantes radiations ont pu quitter hier l'établissement spécialisé où les médecins n'ont pas détecté de danger immédiat pour leur santé.

Le gouvernement nippon a de son côté critiqué Tepco pour avoir annoncé dimanche qu'un niveau de radioactivité dix millions de fois plus élevé que la normale avait été mesuré dans l'eau échappée du réacteur 2. Depuis, Tepco a avoué s'être trompé. «Ce type d'erreur est inacceptable», a fustigé le porte-parole du gouvernement.

Ce chiffre alarmiste, repris en boucle par les médias japonais et du monde entier, a alimenté la psychose. Hier, Tepco a fait appel à des industriels français du nucléaire pour l'aider à résoudre la crise actuelle, a confirmé le ministère français de l'Industrie.

Greenpeace dit également avoir détecté un niveau de radioactivité inquiétant hors de la zone d'évacuation autour de la centrale. L'ONG a affirmé qu'elle était de dix microsieverts par heure dans le village d'Iitate, à 40 km au nord-ouest de Tokyo. «Ces niveaux sont assez élevés pour nécessiter une évacuation», selon Greenpeace.

L'Agence japonaise de sûreté nucléaire a répondu à l'ONG que les mesures de Greenpeace ne pouvaient être considérées comme fiables. Et elle a souligné que la plupart des habitants avaient déjà quitté la région. Un expert en radioactivité de Greenpeace avait indiqué «qu'il était manifestement dangereux pour les gens de rester à Iitate».

Le Ministère de la santé japonais a pour sa part demandé aux usines de distribution d'eau de tout le pays de cesser de recueillir l'eau de pluie pour éviter des contaminations par les rejets radioactifs.

La situation reste imprévisible dans le pays alors qu'une puissante réplique du séisme du 11 mars s'est à nouveau produite dimanche en fin de soirée à 100 km au large de Sendai, avec une magnitude de 6,1. Mais il n'y a eu ni dégât ni victime. /ats-afp-reuters

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