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Crise syrienne: l'avenir de Bachar al-Assad divise la réunion de Vienne

Les discussions sur la réunion de Vienne vendredi, concernant la crise syrienne, ont été bloquées sur un point important: le sort du président Bachar al-Assad. Un processus a toutefois été mis en route, à l'heure où les Etats-Unis annoncent l'envoi pour la première fois de soldats au sol.

30 oct. 2015, 21:36
Des manifestants à Vienne, devant l'hôtel où les chefs de diplomatie internationaux se sont réunis.

Pendant que les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, y compris pour la première fois l'Iran, étaient réunis dans la capitale autrichienne, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'un petit contingent de soldats d'élite en Syrie. Ils ont assuré toutefois qu'ils ne participeraient pas directement aux combats.

Sortant de l'hôtel Impérial à l'issue de huit heures de discussions entre une vingtaine de délégations, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré: "Il y a des points de désaccord, mais nous avons suffisamment avancé pour que nous nous retrouvions, dans la même configuration, dans deux semaines".

"Le principal point de désaccord est le rôle futur de Bachar al-Assad", a ajouté le chef de la diplomatie française, soulignant aussi des "points d'accord": "le processus de transition, la perspective d'élections et le rôle de l'ONU".

Préserver l'Etat syrien

Les participants ont notamment estimé que l'Etat syrien devait être préservé. Ils ont chargé l'ONU de négocier un cessez-le-feu et d'organiser de futures élections générales, a indiqué le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Il a confirmé que son pays, la Russie et l'Iran "s'étaient mis d'accord pour ne pas être d'accord" sur le sort à réserver au président Assad. Celui-ci va certainement constituer dans les semaines et sans doute les mois à venir le point de divergence numéro un dans ces négociations.

"La position des Etats-Unis est qu'il n'est pas possible que le président Assad puisse unifier et gouverner la Syrie", a ajouté l'Américain. "Nous pensons que les Syriens méritent d'avoir un meilleur choix".

Pour sa part, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, cité à l'issue de la réunion par les agences de son pays, a assuré que vendredi "certains pays avaient tenté d'inclure un calendrier pour le départ de Bachar al-Assad". "Mais avec les efforts faits, cette partie a été supprimée".

Soldats américains en Syrie

Pendant que les diplomates étaient à l'oeuvre à Vienne, Washington a annoncé l'envoi en Syrie, pour la première fois, d'une cinquantaine de soldats des forces spéciales ainsi que l'acheminement d'avions d'attaque au sol et de chasseurs sur une base aérienne turque voisine, afin d'accroître les capacités américaines de lutte contre les groupes extrémistes radicaux.

Sergueï Lavrov a désapprouvé cette décision, rappelant qu'"une opération militaire - que ce soit dans les airs ou au sol - a besoin du consentement des gouvernements concernés et du Conseil de sécurité de l'ONU".

La stratégie américaine en Syrie "n'a pas changé", a toutefois assuré la Maison-Blanche, assurant que les militaires envoyés sur place n'auraient pas de "missions de combat".

Progrès quand même

Même si personne ne s'attendait à une avancée diplomatique majeure, notamment sur le rôle futur du président Assad, soutenu par Moscou et Téhéran, la simple présence de protagonistes aux positions encore très divergentes a été perçue comme un progrès.

Ont également pris part aux pourparlers de Vienne des représentants chinois, libanais et égyptiens, de même que les ministres français, britannique et allemand des Affaires étrangères.

Sergueï Lavrov a déclaré que "le processus politique devrait désormais conduire à un accord entre les parties (syriennes) pour parvenir à la création d'une structure inclusive qui permette de régler les questions vitales pour le pays, de préparer une nouvelle Constitution et d'organiser des élections générales".

Dizaines de morts à Damas

La Russie, qui a déclenché le 30 septembre une campagne de bombardements aériens en Syrie, a affirmé vendredi avoir détruit depuis cette date 1623 "cibles terroristes".

Et les violences se poursuivent avec la même intensité: vendredi matin, le tir par les forces du régime d'une pluie de roquettes sur le marché de Douma, une banlieue de Damas tenue par la rébellion, a fait au moins 89 morts, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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