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Grèce: la police grecque a évacué plus de 2000 migrants d'Idomeni

L'évacuation du camp de migrants d'Idomeni qui a débuté mardi matin se poursuit en soirée. Les opérations se déroulent "lentement" et "dans le calme" à la frontière gréco-macédonienne. Plus de 700 policiers sont déployés dans le secteur. Ils ont déjà transféré plus de 2000 personnes dans des centres d'accueil à proximité.

24 mai 2016, 08:07
/ Màj. le 24 mai 2016 à 20:33
Beaucoup des partants, dont nombre de familles avec enfants, avaient entassé leurs affaires dans des sacs-poubelles, d'autres dans des poussettes.

La police grecque a commencé mardi à l'aube à évacuer le camp de tentes d'Idomeni à la frontière avec la Macédoine, qui compte des milliers de migrants. Elle a transféré plus de 2000 personnes dans des centres d'accueil à proximité.

L'opération, entamée tôt mardi matin, se poursuivait dans la soirée. "Au total 2024 migrants ont quitté les lieux à bord de 42 cars et l'opération va continuer", a indiqué à l'AFP une source policière. L'évacuation, qui s'est déroulé dans le calme, doit durer une semaine, selon le gouvernement.

"Tout se déroule bien, peut-être mieux que nous l'attendions, les migrants sont fatigués et n'espèrent plus que les frontières vont rouvrir", a indiqué à l'AFP une source policière. Idomeni est devenu une nasse pour des milliers de réfugiés et migrants en mars après la fermeture de la route des Balkans empruntée pour gagner l'Europe du Nord.

Près de 700 policiers assistés par un hélicoptère participaient mardi à l'opération, qui vise, à terme, l'évacuation totale des quelque 8400 personnes qui s'entassaient encore lundi dans le camp.

 

 

Dans un centre d'accueil

Selon la police, les premiers partants ont été transférés dans un centre d'accueil situé dans une zone industrielle de Thessalonique, la métropole du nord du pays. Une centaine d'entre eux ont toutefois refusé d'entrer dans le centre et ont poursuivi à pied leur route vers le centre-ville, selon une source policière.

A Genève, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a confirmé que "la situation évoluait dans le calme". Il a rappelé son opposition à "l'usage de la force pour le transfert de personnes". "Tant que le déplacement des gens d'Idomeni est fait en accord avec les normes (...), nous n'avons pas d'inquiétudes particulières", a commenté son porte-parole, Adrian Edwards.

Files de migrants

Les médias étaient tenus à distance des bus. Seule la télévision publique grecque Ert1 et l'agence de presse ANA ont pu s'approcher. Les images d'Ert1 montraient, au milieu des tentes éparpillées dans des champs, des files de migrants au pied d'autocars, certains saluant la caméra, encadrés par de nombreux policiers.

Beaucoup des partants, dont nombre de familles avec enfants, avaient entassé leurs affaires dans des sacs-poubelles, d'autres dans des poussettes. Un groupe d'enfants patientait devant une tente, d'autres jouaient, dont un jeune garçon valide dans un fauteuil roulant. A la mi-journée, les premiers bulldozers ont commencé à dégager les installations.

"Les policiers informent les gens qu'un transfert est en cours et les haut-parleurs du camp diffusent le même message en arabe et en anglais", a expliqué une représentante sur place de Médecins sans frontières (MSF), Vicky Markolefa. Le seul problème, selon elle, est que "les gens ne sont peut-être pas bien informés de leurs destinations".

Le directeur pour la Grèce de l'ONG International Rescue Committee, Panos Navrozidis, a pour sa part estimé que la possibilité d'un pré-enregistrement sur place des demandes d'asile avait incité une partie des réfugiés à quitter Idomeni, même si le processus de traitement des demandes restait "inadapté et lent".

Plusieurs ONG ont appelé Athènes à garantir des séjours dans la dignité, en particulier pour les nombreux enfants, et l'accès aux procédures d'asile et de relocalisation dans l'UE. La Commission européenne a salué lundi "toute initiative des autorités grecques" pour vider le camp.

Moins de morts

Par ailleurs, le nombre de migrants morts en mer en tentant de traverser la Méditerranée et en baisse, a annoncé l'Organisation mondiale des migrations (OIM) à Genève. Celle-ci y voit le signe d'une meilleure gestion des flux migratoires et des opérations de secours.

Du début de l'année au 21 mai, 1370 migrants et réfugiés ont péri en mer, soit près de 25% de moins que lors de la même période de 2015, a indiqué un porte-parole de l'OIM. Trois décès ont été enregistrés en mai.

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