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Crise migratoire: la situation sanitaire à Idomeni est devenue critique

À Idomeni, 14'000 réfugiés attendent les pieds dans la boue l'ouverture de la frontière entre la Grèce et la Macédoine. La moitié d'entre eux sont des femmes et des enfants. Les conditions sanitaires critiques provoquent fausses couches et maladies graves. Les services pédiatriques sont débordés.

10 mars 2016, 17:32
Environ 14'000 réfugiés, dont la moitié sont des femmes et des enfants, sont bloqués au poste grec d'Idomeni à la frontière avec la Macédoine.

Des enfants pieds nus dans la boue qui font la queue sous la pluie pour un sandwich, des cliniques débordées et des mères exténuées: dans le camp de réfugiés d'Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne, la situation est devenue "critique".

"La situation est très mauvaise, une des pires situations que nous ayons vues", se désole Imad Aoun, un responsable de l'ONG Save the Children. Souvent trempés, les plus chanceux portant de longs imperméables plastiques distribués par les ONG, des enfants pataugent dans les champs inondés.

Certains parents essaient de les garder au chaud en brûlant du plastique, parfois des vêtements. "Les enfants respirent des gaz toxiques, beaucoup ont des problèmes respiratoires simplement parce qu'ils sont ici depuis trop longtemps", dit Imad Aoun.

 

 

Environ 14'000 réfugiés, dont la moitié sont des femmes et des enfants, sont bloqués au poste grec d'Idomeni à la frontière avec la Macédoine. La majorité ont trouvé abri dans les deux camps de toile sur place, d'autres campent à la belle étoile en espérant vainement l'ouverture de la frontière fermée depuis quatre jours.

"Des dizaines d'enfants sont gravement malades", souffrant de diarrhée, fièvre, toux, vomissements, érythème, selon Leigh Daynes, directeur de l'ONG Médecins du monde (MdM). "La situation est critique", met-il en garde, soulignant que "la fermeture des frontières ne va pas empêcher les réfugiés de venir en Europe".

Une situation que la secrétaire d'Etat ajointe américaine, Victoria Nuland, est venue constater jeudi matin à Idomeni. Elle n'a toutefois pas fait de commentaire.

Fausses couches et gangrène

Devant les deux unités de soins d'urgence installées par le ministère grec de la Santé, s'allongent des files d'attente de centaines de personnes. Dans leurs bras, des enfants toussent ou pleurent. Selon un médecin de garde, "des dizaines d'enfants sont quotidiennement examinés. En cas d'urgence, ils sont hospitalisés à Kilkis (à 60 km d'Idomeni) ou à Thessalonique (à 100 km)".

Mais la section pédiatrique de l'hôpital de Kilkis a largement dépassé sa capacité de 18 personnes. "Trente-quatre enfants sont actuellement hospitalisés avec des problèmes respiratoires, des infections virales importantes et des gastroentérites", dit Vassilis Triantafyllidis, président du syndicat du personnel hospitalier.

Les adultes sont touchés aussi. "De nombreuses femmes ont accouché, mais malheureusement d'autres ont fait des fausses couches en raison des mauvaises conditions dans les camps", ajoute M. Triantafyllidis. MdM rapporte aussi le cas d'un homme ayant perdu deux orteils à cause d'une gangrène, et d'épisodes "de panique, évanouissements et hystérie" quand les réfugiés ont réalisé qu'ils ne passeraient sans doute pas.

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