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Crise migratoire: la population plus ouverte aux réfugiés que les gouvernements

Les citoyens sont davantage enclins à accueillir des réfugiés dans leur pays, leur ville, leur quartier ou chez eux que les politiques. C'est le résultat d'une enquête mondiale commandée par Amnesty International (AI) sur l'acceptation des migrants.

18 mai 2016, 14:42
/ Màj. le 19 mai 2016 à 06:00
Un nombre important de personnes ont proposé à l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) d'accueillir un migrant ou une migrante chez elles.

Au total, 27 pays de tous les continents ont participé à cette enquête, publiée jeudi. La Suisse n'a pas été sondée. Cette étude révèle que les Chinois, les Allemands et les Britanniques sont les plus ouverts en termes d'accueil, alors que les Turcs, les Polonais et les Russes occupent la queue de ce classement publié jeudi à Londres. En Europe, les attitudes ont été disséquées en Allemagne, en Espagne, en Grèce, en France, en Pologne ainsi qu'en Grande-Bretagne.

A l'échelle mondiale, une personne sur 10 est prête à héberger des réfugiés chez elle, et trois sur 10 d'accord pour les accueillir dans leur environnement direct. Cette proportion n'est que de 1% en Russie et de 3% en Pologne.

La Russie est le seul pays où plus d'un tiers des personnes interrogées (61%) refuserait leur entrée. En règle générale, selon Amnesty, "une grande majorité de personnes (80%) est disposée à s'ouvrir à l'autre". Le cabinet international de conseil en stratégie GlobeScan a sondé plus de 27'000 personnes pour parvenir à ces conclusions.

Décalage pouvoir-citoyens

Selon Amnesty, cette enquête montre que les discours politiques antiréfugiés sont loin d'être en phase avec l'avis des populations. "Les gens sont prêts à accueillir les réfugiés, mais les gouvernements apportent à la crise (migratoire) des réponses inhumaines totalement coupées de la réalité de leurs opinions publiques", selon Salil Shetty, secrétaire général d'AI.

Cette enquête montre d'après lui "que certains gouvernements n'écoutent pas la majorité silencieuse accueillante, qui prend à cœur la crise des réfugiés." Il estime que "les opinions publiques semblent bien plus attachées aux principes inscrits dans le droit international que la plupart de leurs gouvernements, qui renient ou ignorent de plus en plus les engagements en vigueur depuis 65 ans."

A noter que dans des pays qui accueillent déjà de nombreux réfugiés, le degré d'acceptation ne semble pas être en baisse, résume AI. Ainsi, la Grèce et la Jordanie figurent, au même titre que l'Allemagne, parmi les dix premiers pays de ce classement.

Suisses proches des Allemands

Bien que les Helvètes n'aient pas été sondés, la section suisse d'AI rappelle que la Suisse se classe juste derrière l'Allemagne en ce qui concerne le nombre de demandes d'asile par habitant, avec 479 demandes pour 100'000 habitants en Suisse contre 587 requêtes en Allemagne, selon les chiffres d'Eurostat de novembre 2015.

"Le climat politique permet de penser que les Suisses seraient aussi prêts à laisser des réfugiés s'installer dans leur pays, leur ville, leur quartier et parfois même chez eux", a indiqué à l'ats Nadia Boehlen, porte-parole d'AI suisse.

Selon elle, "dans le cadre d'initiatives individuelles et de collectifs de soutien aux réfugiés, des Suisses se sont mobilisés pour de meilleures conditions d'accueil (...) et un nombre important de personnes ont proposé à l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) d'accueillir un migrant ou une migrante chez elles."

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