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Crise migratoire: déjà 325 migrants reconduits de Grèce vers la Turquie

Les renvois de migrants de Grèce vers la Turquie ont continué ce vendredi. Suite à l'accord passé entre Ankara et l'Union européenne, 325 migrants ont d'ores et déjà été remis aux autorités turques. Amnesty et d'autres organisations de défense des droits de l'homme condamnent fermement ce procédé.

08 avr. 2016, 18:17
Il s'agit de la deuxième vague de renvois vers la Turquie cette semaine.

Deux ferries transportant 120 migrants sont arrivés vendredi à Dikili en Turquie depuis l'île grecque de Lesbos, dans le cadre de l'accord que l'UE a conclu avec Ankara pour freiner l'afflux de migrants. Au total, 325 personnes ont été expulsées vers la Turquie depuis l'entrée en vigueur de l'accord.

Les migrants ont été transférés dans un camp proche de la frontière bulgare auquel le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) n'a pas encore eu accès.

Un premier ferry, transportant 44 ressortissants pakistanais, est arrivé vendredi matin à Dikili, a indiqué le ministère turc de l'Intérieur. Un second ferry, avec 79 migrants originaires d'Egypte, d'Afghanistan et d'Irak, a accosté peu après, a indiqué un responsable turc. Aucune autre arrivée n'était prévue ce week-end.

Avant leur départ du port grec de Mytilène, deux militants hostiles à l'accord turco-européen se sont jetés à l'eau et suspendus à la chaîne de l'ancre. Ils ont été repêchés par les garde-côtes.

L'accord vise à décourager les migrants à traverser la mer Egée de la Turquie à la Grèce sur de fragiles embarcations, en les menaçant de les renvoyer directement en Turquie. Concrètement, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, un autre Syrien doit être accueilli en Europe.

Critiques d'Amnesty

Des associations de défense des droits de l'homme ont vivement critiqué cet accord. Amnesty assure que la Turquie ne peut être considérée comme un "pays sûr" pour le retour des réfugiés.

Dans un rapport publié jeudi, l'ONG se prend également à la Grèce. Amnesty affirme que les migrants retenus sur les îles grecques de Lesbos et de Chios vivent dans des conditions "effroyables" et n'ont qu'un accès limité à une assistance juridique, voire à une simple information sur leur statut.

Le rapport d'Amnesty relaie notamment les difficultés des migrants à trouver des médecins ou une assistance médicale. Quant aux procédures d'asile, elles sont menées de façon expéditive.

Des témoignages, note Gauri van Gulik, directrice adjointe d'Amnesty pour l'Europe, "montrent qu'en plus du fait que la Turquie ne soit pas pour l'instant un pays sûr pour les réfugiés, il existe de graves dysfonctionnements du côté grec de l'accord entre l'UE et la Turquie. Tant que ces deux points n'auront pas été pleinement réglés, aucun retour ne devrait être effectué".

Augmentation en Allemagne

De leur côté, les autorités allemandes ont enregistré 181'405 demandes d'asile au premier trimestre. Cela représente une augmentation de 112% par rapport aux trois premiers mois de 2015, a fait savoir vendredi le ministère de l'Intérieur.

Plus d'un million de migrants et de réfugiés sont arrivés en Allemagne l'an dernier, mais beaucoup ont dû patienter des semaines voire des mois dans des centres d'accueil avant de pouvoir déposer leur demande, ce qui explique cette forte augmentation.

 

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