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Crise des Rohingyas: Aung San Suu Kyi visite pour la première fois la zone de conflit

Aung San Suu Kyi, dirigeante birmane, s'est rendue pour la première par surprise dans la région où l'armée réprime les Rohingyas, la minorité considérée comme étant la plus persécutée au monde. Quelque 600'000 membres ont fui au Bangladesh en deux mois.

02 nov. 2017, 07:55
Aung San Suu Kyi a été très critiquée à l'étranger pour son manque d'empathie avec les Rohingyas.

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi s'est rendu pour la première fois jeudi dans l'ouest du pays où l'armée est accusée par l'ONU d'"épuration ethnique" contre la minorité musulmane rohingya. Quelque 600'000 membres ont fui au Bangladesh en deux mois.

A l'issue de cette visite surprise, la prix Nobel de la paix, arrivée au pouvoir en Birmanie en avril 2016, n'a fait aucune déclaration.

Aung San Suu Kyi est très critiquée à l'étranger pour son peu d'empathie envers les Rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées au monde. Elle doit composer avec une armée qui reste très puissante, malgré l'autodissolution de la junte en 2011, ainsi qu'une opinion publique largement xénophobe et antimusulmane.

Les Rohingyas représentent la plus grande population apatride au monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous la junte militaire. Victimes de discriminations, ils n'ont pas de papiers d'identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux.

 

>> A lire aussi: Birmanie: Aung San Suu Kyi "prête" à organiser le retour des Rohingyas réfugiés au Bangladesh

 

Urgence humanitaire

Aux côtés de la dirigeante birmane pour ce déplacement, plusieurs ministres, mais aussi des hommes d'affaires très influents dans le pays. Le développement économique est pour Aung San Suu Kyi la clé à long terme pour cette région, l'une des plus misérables du pays avec un taux de pauvreté qui atteint 78%, soit plus du double de la moyenne nationale.

Mais avant cela, les organisations humanitaires rappellent qu'elles font face à une urgence humanitaire. Dans cette partie de l'Etat Rakhine, l'aide humanitaire arrive au compte-goutte: seule la Croix Rouge est autorisée dans la zone.

L'exode ne semble pas avoir de fin: quelque 3000 musulmans rohingyas sont arrivés jeudi à la frontière du Bangladesh après des jours de marche, souvent sans nourriture et eau.

Ils sont maintenant près d'un million de réfugiés dans les camps à la frontière. Et la surpopulation et l'insalubrité des camps au Bangladesh, qui accueillent désormais près d'un million de Rohingyas, constituent un terreau fertile pour l'apparition de maladies.

"Le nombre de personnes, leurs besoins, leur traumatisme dépasse l'imagination, le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aiguë dépasse également l'imagination", a estimé le commissaire européen à l'aide humanitaire et à la gestion des crises, Christos Stylianides, en visite actuellement dans les camps au Bangladesh.

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